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PHILOSOPHIE (notions de base)

Le travail du philosophe

Malgré la diversité des pensées philosophiques, un invariant les caractérise : la philosophie est toujours un travail, une pratique théorique consistant à dégager de l’expérience particulière – en étant conscient du caractère pléonastique de cette formule, toute expérience étant par définition « particulière » – que le philosophe a des hommes et du monde des vérités universelles, c’est-à-dire des propositions qui expriment ce qui concerne fondamentalement tout homme. C’est la nécessité de la transmission de ces vérités qui explique, selon les époques, le choix du style le mieux adapté à cette transmission.

Le monde théorique (l’espace de la Vérité) et le monde pratique (l’espace des Valeurs) passent alternativement par des phases de « naïveté » et par des phases de scepticisme. Mais qu’elle soit naïve ou dévorée par le soupçon, la philosophie est restée elle-même depuis l’origine, sans jamais rompre avec les trois caractères qui la définissent :

– elle est et a toujours été inquiète, ce en quoi elle reste grecque, comme l’a si élégamment exprimé Sophocle dans le premier chœur de son Antigone, « Multiple est l’inquiétant, mais rien n’est plus inquiétant que l’homme qui se soulève en s’élevant » ;

– elle postule un savoir, ce en quoi elle demeure indéfectiblement liée à la science ;

– elle est à la recherche d’un sens, ce en quoi elle reste à la fois métaphysique, la question du sens étant définitivement étrangère à la pensée scientifique, et anthropologique, la recherche d’un sens étant spécifiquement humaine.

— Philippe GRANAROLO

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Écrit par

  • : professeur agrégé de l'Université, docteur d'État ès lettres, professeur en classes préparatoires

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