PHONÉTIQUE
Principales applications
Les applications de la phonétique ne peuvent être dissociées de celles de la linguistique dans son ensemble. Appliquée à l'enseignement des langues, sous le nom d'orthoépie, la phonétique favorise l'acquisition d'une prononciation correcte. L' orthophonie vise à la rééducation des troubles de la communication verbale, au niveau de la production (dyslalie), de la perception (surdité) et de l'intégration profonde (aphasie). La technologie des télécommunications a suscité de nombreuses études de phonétique acoustique. En particulier, la mise au point du téléphone a posé le problème de la transmission de l'information linguistique dans la zone de fréquences limitées du réseau téléphonique. De nouvelles recherches portent sur les conditions dans lesquelles on pourra utiliser sur un ordinateur des entrées et des sorties vocales (reconnaissance automatique de la parole). Enfin, la phonostylistique s'intéresse aux différentes formes d'expressivité utilisées par le locuteur dans l'acte de parole et destinées à produire une impression déterminée sur l'auditeur.
On oppose fréquemment « le point de vue des phonéticiens » à celui des linguistes en considérant comme acquise la séparation entre les deux domaines. Seule la phonétique fonctionnelle (appelée alors phonologie) reste intégrée de plein droit dans la linguistique, les autres aspects de la phonétique en étant exclus. Cette attitude laisse entier le problème d'une science phonétique, qui se réduirait alors à une vaste confrontation interdisciplinaire. Historiquement, cette séparation se comprend ; la linguistique n'a conquis son autonomie que récemment, et il semble difficile de faire entrer dans son champ des méthodes et des préoccupations aussi variées que celles de la recherche phonétique.
Le débat est encore ouvert. La confrontation des points de vue a des conséquences fructueuses, à la fois pour la discipline phonétique, qui a trop longtemps privilégié les faits au détriment de la théorie, et pour certaines recherches linguistiques qui ne dépassent pas, ou guère, le stade des prises de position théoriques et résistent mal à leur confrontation aux faits.
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Écrit par
- Denis AUTESSERRE : maître assistant à la faculté des lettres d'Aix-en-Provence
Classification
Médias
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