PHOTO-INTERPRÉTATION
Les méthodes de photo-interprétation
L'examen des photographies aériennes verticales doit toujours avoir lieu dans les zones de recouvrement de couples stéréoscopiques, car leur avantage principal est de donner une vue en relief du paysage ; l'impression de relief peut être exagérée ou atténuée à souhait au moment de la prise de vue ou par un agrandissement ultérieur ; ce qui permet d'adapter les conditions d'observation au phénomène étudié.
On utilise pour l'observation soit un stéréoscope de poche pliant, soit, lorsqu'on veut dessiner commodément, un stéréoscope à miroirs. Les appareils de ce dernier type possèdent aussi en général un dispositif de mesure des parallaxes, qui permet de calculer des différences d'altitude. Pour mettre en place le couple sous le stéréoscope, on aligne quatre points : les centres de chaque photographie du couple et leurs images mutuelles sur l'autre photographie, en les espaçant de la distance caractéristique de l'appareil, et l'on place le stéréoscope parallèlement à cette ligne. L'interprétation se fait presque toujours en dessinant les observations sur la photographie (au crayon gras) ou, de préférence, soit sur un transparent, avec un feutre spécial ou à l'encre de Chine, soit sur un support dépoli translucide au crayon de couleur.
L'examen des photographies aériennes obliques, prises généralement à basse altitude (à très grande échelle) pour l'observation d'un phénomène très localisé (archéologie, art militaire, stratigraphie géologique, foresterie, par exemple), a lieu par comparaison avec les photographies verticales du même lieu, qui servent ainsi de carte pour le report. Il existe des méthodes fort simples de transfert d'un détail de la photographie oblique sur la verticale, puis sur la carte (méthode des quadrilatères complets). Depuis 1983, des programmes sur micro-ordinateur permettent de redresser l'image ou le schéma d'interprétation (I. Scollar).
Le photo-interprète n'obtiendra de bons résultats que si le document qu'il utilise traduit les dimensions des objets au sol à une échelle favorable. Or, entre les besoins de l'urbanisme (objets de 5 à 100 m) et ceux du géologue (objet de 0,1 à 10 km), il y a une incompatibilité qui oblige l'interprète à choisir des photographies prises à des échelles comprises entre 1 : 500 (archéologie) et 1 : 50 000 (géologie).
En fait, suivant l'intérêt de son projet et les moyens financiers dont il dispose, l'interprète pourra choisir l'échelle et la date de prise de vue des photographies, ou se contenter d'utiliser celles qui sont fournies par les organismes cartographiques (Institut géographique national en France, Institut géographique militaire en Belgique ou en Italie, entre autres). Heureusement, ces organismes qui ont pour mission de réaliser les cartes topographiques de base, c'est-à-dire destinées à une interprétation qui concerne un peu tous les sujets, utilisent des échelles standards qui conviennent dans beaucoup de cas et sont toujours suffisantes pour dégrossir un problème et préparer un vol photographique spécialisé. Dans les pays à forte densité de peuplement, on utilise des échelles comprises entre 1 : 10 000 et 1 : 30 000, ailleurs 1 : 50 000 à 1 : 70 000. Le tableau résume les choix les plus adaptés aux divers types de problèmes. Les images des satellites d'observation de la Terre, de plus en plus assimilables à des photos aériennes à petite échelle (1 : 100 000 pour les Landsat Thematic Mapper ou les S.P.O.T.), sont prises à des dates répétées à travers les saisons et permettent des études diachroniques.
Lorsque les utilisateurs de photographies aériennes les analysent pour en extraire les renseignements dont ils ont besoin, chacun d'entre eux interprète les composants[...]
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Écrit par
- Max GUY : ancien professeur à l'École nationale supérieure du pétrole et des moteurs
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