PHOTOGRAPHIE Appareils photographiques argentiques
La visée
Le terme de « visée » regroupe tous les systèmes optiques qui permettent de visualiser avec une plus ou moins grande précision l'image que l'appareil va enregistrer. La qualité de la visée constitue un facteur essentiel pour la plupart des photographes qui considèrent leur appareil comme un « troisième œil ».
Il est possible de délimiter un champ au moyen de deux cadres (fig. 5) : le premier donne la position de l'œil, le second délimite le champ à proprement parler. Ce type de viseur a équipé les chambres de grand format à l'époque où elles étaient utilisées en reportage, dans les années 1920 et 1930 (viseur « sportif »). Il équipe aujourd'hui la plupart des PàP.
Les viseurs optiques
Comme leur nom l'indique, les viseurs optiques sont constitués de lentilles pour la formation d'une image dite « aérienne », que l'on opposera à l'image « réelle » du dépoli. En fonction de ce que l'opticien veut privilégier, plusieurs formules sont possibles (formule de Kepler, de Galilée ou d'Albada). Les viseurs optiques équipent les compacts et certains appareils télémétriques ; on peut également les trouver en accessoires sur les chambres folding.
L'image aérienne, totalement indépendante de l'objectif de prise de vue, est toujours très claire, parfaitement nette sur tous les plans, mais elle est, par nature, décalée de l'axe optique. Plus la distance de mise au point est courte, plus ce décalage devient gênant. Les appareils haut de gamme possèdent un dispositif de correction optique de cette parallaxe, fonctionnant soit par déplacement en continu des cadres collimatés (Leica), soit par occultation d'une partie du champ. Si, globalement, les viseurs optiques n'ont pas la précision des systèmes à image réelle, ils permettent de se concentrer pleinement sur le sujet et sur lui seul.
La visée reflex
La visée reflex consiste à dévier, grâce à un miroir, le faisceau lumineux venant de l'objectif pour récupérer une image réelle sur un dépoli clair. Cette image, naturellement redressée dans la verticale par le miroir, peut être observée directement, comme c'est le cas sur les appareils 6 × 6 cm Hasselblad ou Rolleiflex (cf. Les reflex mono-objectifs). Cependant, la plupart du temps, on ajoute un pentaprisme qui redresse l'image dans le sens droite/gauche et un oculaire (fig. 2). Cette visée reflex est d'une précision remarquable, puisque l'image observée est rigoureusement celle qui sera enregistrée par la surface sensible, quels que soient l'objectif, le filtre, le grossissement et les paramètres d'exposition. Les systèmes autofocus passifs (cf. Mise au point) utilisent d'ailleurs l'image réelle pour leurs mesures.
Le viseur : tableau de bord des appareils modernes
Les nombreuses fonctions des appareils automatiques peuvent être contrôlées depuis le viseur. Superposés à l'image elle-même dans le viseur, on trouve des repères pour la ou les zones de mise au point autofocus, des repères pour la ou les zones de mesure de la lumière et, éventuellement, des lignes ou des quadrillages pour faciliter la mise de niveau (de l'horizon par exemple). En dehors du cadre image, un écran ACL (afficheur à cristaux liquides) ou DEL (diode électro-luminescente) ou encore une simple aiguille suiveuse permet d'avoir accès aux paramètres d'exposition.
L'allongement de la liste des caractéristiques se fait parfois au détriment de l'ergonomie et de la convivialité. Regrouper tous les paramètres essentiels dans le viseur est vite devenu indispensable.
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Écrit par
- Maxime CHAMPION : photographe indépendant, journaliste, consultant
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