PHOTOGRAPHIE Appareils photographiques argentiques
La mesure de la lumière
Pour évaluer la quantité de lumière nécessaire à la lumination du film, les appareils intègrent un posemètre. La cellule, qui n'est que la partie sensible à la lumière du posemètre, est généralement constituée de silicium dopé. Ce matériau photorésistant, précis et stable, qui remplace le sélénium, est suffisamment sensible pour permettre la conception de cellules de quelques dixièmes de millimètre seulement. La cellule envoie au calculateur un courant électrique qui sera traduit en indices de lumination (IL). En fonction de la sensibilité du film et du mode de fonctionnement de l'appareil, ce dernier est capable de déterminer les couples vitesse/diaphragme équivalents. Avec le codage DX des cartouches 135, il n'est plus nécessaire d'afficher la sensibilité : les connecteurs électriques « lisent » le damier de la cartouche. En APS, cette information est inscrite sur un code-barres qui est lu par une cellule optoélectronique.
Mesure de la lumière incidente
En lumière incidente, on mesure la lumière qui arrive sur le sujet en plaçant un posemètre, muni d'une demi-sphère d'intégration, devant le sujet et en le braquant vers l'appareil photographique. Les posemètres incidents sont donc indépendants des appareils photographiques, qui ne peuvent, eux, mesurer que la lumière réfléchie. Cette méthode est souvent utilisée dans les studios où les configurations d'éclairage sont complexes.
Mesure de la lumière réfléchie
En lumière réfléchie, le posemètre est braqué vers le sujet. On mesure donc la lumière qui est réémise vers l'appareil. Cette technique est bien plus simple à intégrer à un appareil photographique, mais elle présente un défaut majeur : le posemètre est incapable de faire la différence entre un sujet noir très éclairé et un sujet clair dans la pénombre. Pour lui, tout est gris, un gris statistiquement neutre et réfléchissant 18 p. 100 de la lumière reçue.
Les progrès techniques ont permis de fantastiques miniaturisations des posemètres réfléchis. Un reflex haut de gamme peut mesurer au 1/10 de diaphragme sur plus de cinquante zones différentes et intégrer la lumière ambiante et la lumière du flash.
Mesure réfléchie intégrale « à l'aveugle »
Sur les premiers appareils équipés de posemètres, qui datent du début des années 1950, la mesure était totalement externe, c'est-à-dire qu'elle ne tenait compte ni de la nature du sujet ni du champ couvert par l'objectif. Un premier progrès a consisté en un couplage du posemètre avec les vitesses d'obturation ou avec les ouvertures du diaphragme.
Mesure réfléchie intégrale TTL
Avec la mesure TTL (through the lens, « au travers de l'objectif »), un premier pas est franchi en 1960 avec un prototype Asahi Pentax (la production ne sera commercialisée qu'en 1963) : la cellule est placée derrière l'objectif, elle ne tient donc compte que du champ utile, quels que soient la focale de l'objectif, le filtre et le coefficient de tirage.
Mesure réfléchie pondérée centrale
La mesure par pondération centrale constitue le tout premier pas vers la reconnaissance du sujet. Introduite sur le Nikon F en 1967, elle permet d'exclure le ciel et de se concentrer sur le centre du champ. Depuis, chaque fabricant a apporté ses petites variantes, dans la forme des zones et la sensibilité relative de celles-ci, mais la mesure pondérée centrale reste fixe : si elle convient bien aux cadrages horizontaux (statistiquement les plus nombreux en 24 × 36 mm), elle n'est pas adaptée aux cadrages verticaux.
Mesure réfléchie spot et multispot
Pour permettre à l'opérateur d'affiner ses choix, certains appareils offrent la possibilité de travailler sur un champ très restreint. C'est la mesure spot. Avec l'OM4 (1983), Olympus affinera ce concept en proposant la mémorisation de plusieurs[...]
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Écrit par
- Maxime CHAMPION : photographe indépendant, journaliste, consultant
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