PHOTOGRAPHIE Appareils photographiques argentiques
Mise au point
Faire la mise au point, c'est focaliser l'image du sujet sur le plan-image. D'un point de vue optique, il existe deux méthodes :
– la modification de la distance entre l'objectif et le plan-image (tirage optique) en agissant sur la position de l'un ou de l'autre ;
– la modification de la vergence du système optique (mise au point interne ou IF, pour internal focus).
Dans les appareils photographiques, le déplacement des groupes de lentilles pour réaliser la mise au point peut être effectué par le photographe lui-même (mise au point manuelle) ou bien par des moteurs dédiés à cette tâche (mise au point autofocus).
Mise au point manuelle
Sans aide aucune, il faut évaluer empiriquement la distance à laquelle se trouve le sujet puis reporter cette distance sur l'appareil. Très appréciée de certains photographes pour sa rapidité, cette méthode imprécise ne fonctionne qu'avec une grande profondeur de champ.
Dans une chambre photographique, c'est le déplacement de tout le corps arrière sur le banc optique qui modifie le tirage optique. Avec une focale de 150 mm, par exemple, l'image nette d'un objet situé à l'infini optique est obtenue en plaçant le corps arrière à 150 mm du centre optique de l'objectif. Plus le sujet se rapproche, plus le tirage va augmenter : aux alentours du rapport 1/1, on parle de proxiphotographie ; à partir du rapport 5/1, c'est la photomacrographie.
Les appareils reflex et compacts ne permettent pas de toucher au corps arrière, on utilise donc un objectif monté sur rampe hélicoïdale pour modifier le tirage optique. Sur certains objectifs, c'est un groupe de lentilles interne qui se déplace pour éviter de modifier l'équilibre de l'ensemble et, éventuellement, gagner en rapidité et en précision. Ces objectifs portent en général la mention IF.
Sur les chambres à visée directe et les appareils reflex, on contrôle l'image réelle récupérée sur le dépoli. Il existe de nombreuses aides pour affiner la mise au point, aides qui sont choisies en fonction de la focale et du type de sujet : sigmomètre à champ coupé, microprismes, dépoli (fig. 9).
Mise au point autofocus
Pour réaliser une mise au point automatique, l'appareil doit effectuer trois opérations successives : la détection du sujet, l'analyse des données, la transmission mécanique vers l'objectif.
La détection du sujet
Pour les systèmes de mise au point autofocus, la détection du sujet correspond tout simplement à l'évaluation de la distance entre l'appareil et le sujet. Il existe trois systèmes distincts embarqués sur les appareils photographiques :
– Le sonar, qui est exclusivement utilisé par la marque Polaroid. Un haut-parleur émet des ultrasons puis le calculateur mesure le temps qu'il faut aux ondes pour revenir. Il a été introduit sur le SX70 AF en 1978.
– Le système actif de télémétrie infrarouge des appareils compacts. Ce dispositif optique fait un calcul angulaire entre deux points sur l'appareil, et il en déduit la distance au sujet. Le tout premier appareil équipé de ce système est un compact Konica, le C35 AF, en 1977.
– L'autofocus dit « passif », puisqu'il n'y a aucune émission de signal, des appareils reflex. Une cellule « regarde » l'image réelle et analyse les microcontrastes locaux. La précision est grande, mais la cellule est, en l'état, incapable d'indiquer autre chose que « net » ou « pas net ». C'est l'analyse des données qui prend alors le relais. Avec l'EOS-5, Canon a introduit, en 1992, l'idée d'une mesure de la distance sur une zone très large : c'est la mesure multipoints. Cette idée est aujourd'hui reprise par presque tous les fabricants, avec des algorithmes de décision en aval plus ou moins sophistiqués.
Analyse des[...]
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Écrit par
- Maxime CHAMPION : photographe indépendant, journaliste, consultant
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