- 1. Le processus d'invention
- 2. 1839-1841 : une invention multiple
- 3. 1851-1880 : l'âge du collodion et des procédés artisanaux
- 4. 1871 : le procédé moderne au gélatinobromure d'argent et la naissance de l'industrie photographique
- 5. L'essor des systèmes argentiques au XXe siècle
- 6. Le développement des techniques numériques associées à la photographie
- 7. Bibliographie
PHOTOGRAPHIE Histoire des procédés photographiques
1871 : le procédé moderne au gélatinobromure d'argent et la naissance de l'industrie photographique
La mise au point du procédé au gélatinobromure d'argent, dès 1871, par le Britannique Richard Leach Maddox (1816-1902) marque une rupture avec cette période artisanale, et de nouveaux modes de production et de consommation (photo 5) se mettent en place. À l'instar d'autres secteurs de l'activité économique, et profitant des avancées remarquables obtenues dans les domaines de la chimie et des nouvelles sources d'énergie, la photographie accomplit sa révolution industrielle en installant une séparation durable entre la fabrication des surfaces sensibles et leur utilisation. Le slogan employé par Kodak pour populariser ses produits : « You press the button, we do the rest » (« Vous appuyez sur le bouton, nous faisons le reste »), anticipe déjà sur la suite des événements en installant le concept du service appliqué au traitement des images. Il apparaît dans les revues américaines à l'automne de 1888, lors du dépôt de la marque Kodak par George Eastman et de la commercialisation du premier appareil portant cette appellation (Kodak 100 vues).
Les nouveaux amateurs et les adeptes de la photographie appliquée seront les principaux bénéficiaires de cette démocratisation de l'activité photographique qui les décharge des tâches connexes à la prise de vue. Au-delà des fortes implications qu'aura cette évolution sur les formes photographiques, on assiste à l'émergence d'un tissu industriel qui est à l'origine de la majorité des compagnies d'émulsionnage actuelles.
En quelques années, les améliorations apportées par ces nouvelles préparations sont considérables. L'équipement du photographe s'en trouve simplifié : il n'a plus besoin de s'encombrer d'une chambre noire sur le lieu de la prise de vue et les progrès obtenus au niveau de la stabilisation de l'image latente permettent de différer les opérations de traitement sans perte notable de qualité. Les gains réalisés en matière de sensibilité vont progressivement rendre accessible le concept de photographie instantanée, permettant la restitution de sujets en mouvement.
Les premières plaques sèches manufacturées sont produites par la Liverpool Dry Plate & Photographic Printing Company en 1874. Les conditions d'un essaimage rapide de cette nouvelle activité sont réunies et les premiers centres de production apparaissent en Europe et aux États-Unis. Antoine Lumière (1840-1911), aidé de ses deux fils, Louis (1864-1948) et Auguste (1862-1954), ouvre une fabrique à Lyon, la Société des plaques et papiers photographiques A. Lumière et ses Fils, en 1879. Aux États-Unis, George Eastman (1854-1932) fonde, en 1881, l'Eastman Dry Plate Company à Rochester, qui donnera naissance à la marque Kodak en 1888. L'Aktien Gesellschaft Für Anilin Fabrikation, compagnie allemande initialement spécialisée dans la synthèse de colorants et fondée en 1873, est à l'origine des produits commercialisés sous la marque Agfa, qui sera déposée en 1897.
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Écrit par
- Jean-Paul GANDOLFO : professeur à l'École nationale supérieure Louis-Lumière
Classification
Médias
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