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PHOTOGRAPHIE Procédés argentiques

Procédé argentique - crédits : Encyclopædia Universalis France

Procédé argentique

Les procédés argentiques reposent sur l'exploitation de la photosensibilité de trois halogénures d'argent : le bromure, le chlorure et l'iodure d'argent. Ces trois composés ont accompagné l'évolution de la photographie depuis son invention. Impliqués dans la plupart des techniques développées au cours du xixe siècle (daguerréotype, calotype, négatif sur verre au collodion, plaques sèches au gélatinobromure d'argent...), ils restent encore employés aujourd'hui dans la formulation des procédés argentiques de prise de vue et de tirage. Au cours des deux dernières décennies du xxe siècle, des améliorations significatives ont été apportées en termes de structure des images, de sensibilité, de chromatisation, de rendu des couleurs, ou encore en ce qui concerne la standardisation des traitements et la prise en compte des données écotoxicologiques. Parmi les programmes de recherches qui ont permis ces avancées, ceux qui se rapportent à l'amélioration de la photosensibilité des systèmes occupent une place privilégiée. Au-delà des aspects strictement photographiques qui déterminent la qualité des images, cette amélioration rend possible une meilleure gestion des ressources stratégiques en métal argentique. Par ailleurs, les gains obtenus dans ce domaine favorisent une diminution de la taille des films de prise de vue qui, à elle seule, pourrait illustrer l'évolution des pratiques photographiques et des images qui en sont le produit.

Les résultats obtenus à ce jour laissent présager, pour les années à venir, un développement potentiel significatif de techniques argentiques permettant d'associer un haut niveau qualitatif avec des coûts de production compétitifs. Au-delà des aspects purement techniques ou scientifiques, c'est certainement l'évolution des marchés, dans les pays occidentaux mais également dans les pays émergents (Chine, Asie du Sud-Est, Amérique du Sud...), qui déterminera ce développement.

Deux familles de procédés

D'un point de vue photochimique, les systèmes argentiques peuvent être regroupés selon deux familles : les procédés à noircissement direct et les procédés à développement.

Dans les procédés à noircissement direct (également appelés procédés à image apparente), l'image définitive est constituée d'argent produit par la décomposition directe du chlorure d'argent sous l'action de la lumière (argent photolytique). Elle apparaît pendant le processus d'insolation et sa densité générale est ajustée, en temps réel, par l'adaptation du temps d'exposition. La faible sensibilité de ces procédés les destine à la production d'épreuves. Les systèmes à noircissement direct ont occupé une place prépondérante parmi les techniques de tirage employées au xixe siècle (papier salé, papier albuminé, aristotypes à la gélatine et au collodion). Ils peuvent encore être utilisés aujourd'hui par des photographes qui remettent en œuvre des techniques historiques afin d'obtenir des caractéristiques de rendu originales (techniques alternatives).

Les procédés à développement, introduits avec le daguerréotype et le calotype, se généralisent à partir de la mise au point de la technique au gélatinobromure d'argent en 1871. La couche photographique est toujours composée d'halogénures d'argent, mais ces derniers forment une suspension dans un liant à base de gélatine. La lumière absorbée par les cristaux d'halogénures d'argent, lors de l'insolation, provoque la formation localisée de germes d'images latentes constitués d'argent métallique produit par photolyse. Mais, à la différence des procédés à noircissement direct, cet enregistrement ne peut pas être exploité car il se situe à une échelle atomique. Il est donc nécessaire de procéder, dans un second temps,[...]

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Procédé argentique - crédits : Encyclopædia Universalis France

Procédé argentique

Photographie argentique : papier baryté - crédits : Encyclopædia Universalis France

Photographie argentique : papier baryté

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