PHOTOGRAPHIE Sensitométrie
Méthodes expérimentales de la sensitométrie
La sensitométrie utilise des méthodes expérimentales d'exposition et d'évaluation des images qui simulent, en laboratoire, toutes les situations rencontrées dans la chaîne photographique.
Modulations quantitatives
Les luminations sur les films ou les capteurs correspondent à plusieurs possibilités expérimentales : éclairement uniforme et temps d'exposition variable ou l'inverse, ou encore exposition en une ou plusieurs fois... Or, pour une lumination constante, qui présente des paramètres variables, un même effet n'est pas forcément obtenu sur le film ou le capteur. Ce phénomène correspond à un défaut de réciprocité (cf. 4 Caractéristiques sensitométriques de rendu des valeurs). Pour simuler les conditions de la prise de vue, on se place dans une configuration à éclairement variable et temps d'exposition constant.
Exposition directe en « plan focal »
Les films peuvent être exposés directement avec des sensitographes (improprement appelés sensitomètres) qui sont généralement à éclairement variable et temps constant. La modulation en éclairements y est réalisée par un atténuateur optique transparent, composé d'une série de plages absorbant, de façon croissante, l'éclairement et, donc, la lumination. Après traitement, l'échantillon du film ainsi exposé se présente sous la forme d'une gamme de densités optiques : c'est un sensitogramme.
En technologie numérique, le capteur d'un appareil photographique peut être directement éclairé en enlevant l'objectif. Les modulations en éclairement sont alors réalisées par réglage de la source de lumière, l'obturateur de l'appareil servant à contrôler le temps d'exposition.
Exposition par chartes
Faute de sensitographe, ou lorsque les objectifs des appareils numériques sont fixes, l'exposition en plan focal est impossible. On procède alors à la prise de vue de mires sensitométriques (ou chartes) constituées de plusieurs plages neutres, transparentes ou réfléchissantes, dont les densités optiques sont en incrémentations régulières. Éclairées uniformément, les différentes plages présentent des luminances qui se traduiront par des éclairements modulés dans le plan d'exposition selon l'équation photométrique de transfert. Cette méthode présente l'avantage de simuler de plus près la pratique. Mais la formation des images peut y être perturbée par le contraste général du sujet, la fréquence et la répartition spatiale des différentes luminances et le Flare. Aussi cette méthode ne pourra-t-elle servir que de référence relative.
Modulations qualitatives
La simulation de différentes températures de couleur est réalisée par des sources à incandescence à spectre continu. Les émissions relatives des différentes longueurs d'onde sont obtenues par variation de l'alimentation électrique de la source, avec l'éventuel concours de filtres de conversion pour générer des températures de couleur impossibles à produire avec la source seule.
Pour exposer selon des zones spectrales déterminées, le même type de source à spectre continu sera employé avec des filtres colorés à bandes plus ou moins larges.
Enfin, un spectrographe (cf. spectroscopie) ou des filtres interférentiels (bandes passantes de 5 à 10 nanomètres) permettent une exposition longueur d'onde par longueur d'onde ou selon des bandes spectrales étroites. Les luminations incidentes sont mesurées en unités photométriques énergétiques à l'aide d'un radiomètre. Les éclairements sont alors exprimés en watts par mètre carré et les luminations en joules par mètre carré.
Modulations spatiales
La maîtrise des modulations quantitatives et qualitatives suffit tant que les modulations spatiales restent macroscopiques. Mais si elles sont microscopiques et correspondent[...]
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Écrit par
- Bernard LEBLANC : professeur honoraire de sensitométrie, École nationale supérieure Louis-Lumière, Noisy-le-Grand
Classification
Médias
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