Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

PHOTOMÉTRIE

Photométrie hétérochrome

On ne saurait limiter les mesures photométriques au cas des lumières ayant la même couleur que l'étalon primaire d'intensité lumineuse. Des comparaisons hétérochromes s'imposent, non seulement parce que les diverses lumières dites blanches ne sont pas, en fait, rigoureusement homochromes, mais encore parce qu'on utilise de plus en plus fréquemment des lampes au sodium, au mercure ou au néon qui produisent des lumières très colorées. On notera, en outre, l'intérêt des physiciens et des physiologistes à l'égard des mesures de l'efficacité lumineuse des divers rayonnements visibles. La difficulté des comparaisons hétérochromes a conduit à faire appel à des méthodes et à des conventions qui vont être indiquées.

L'examen de plages juxtaposées, comme dans les mesures homochromes, convient à l'étude de lumières de couleurs peu différentes. Dans l'appréciation des luminances, on doit faire abstraction des écarts de couleurs, lesquels contribuent, pour une large part, à la dispersion des résultats obtenus par un même observateur, ainsi qu'à la divergence des résultats moyens provenant d'observateurs différents. L'étendue du champ visuel joue dans ce cas un rôle prépondérant. Les flux lumineux ainsi mesurés ne sont plus proportionnels aux flux d'énergie, quand ces quantités deviennent très faibles.

La méthode de cascade consiste, quand on veut comparer les intensités I et I′ de deux sources S et S′, à utiliser des sources auxiliaires S1, S2..., Sn ayant des couleurs régulièrement réparties entre celles de S et S′ et des intensités I1, I2..., In. On évalue les rapports I1/I, I2/I1..., I′/In, d'où l'on tire le rapport I′/I cherché :

L'évaluation directe de I′/I serait moins précise que chacune des mesures intermédiaires, rendue faiblement hétérochrome. Toutefois, les n + 1 mesures qui sont nécessaires risquent, par accumulation d'erreurs, de rendre le résultat assez incertain.

Photomètre à papillotement - crédits : Encyclopædia Universalis France

Photomètre à papillotement

Dans la méthode de papillotement, on substitue l'un à l'autre, sur la même plage photométrique, à intervalles réguliers, les deux éclairements E et E′ à comparer. La rotation autour de l'axe A du disque D à demi évidé (fig. 13) fait que l'œil Œ reçoit alternativement les lumières des sources S et S′, respectivement réfléchies par les miroirs M et M′. Au-delà d'une certaine valeur de la fréquence f de substitution des deux lumières, la fluctuation de celles-ci n'est plus perçue. Au-dessous d'une fréquence plus ou moins inférieure à la précédente, les variations de couleur reparaissent. Entre ces deux limites, on peut faire disparaître l'effet de papillotement en réglant convenablement l'un au moins des éclairements. On admet qu'alors E et E′ sont égaux. Cette méthode, actuellement peu employée, permet, dans des conditions convenables, d'obtenir des résultats comparables à ceux des précédentes.

Quel que soit le choix de la méthode, on ne doit pas espérer, en photométrie hétérochrome, réduire l'incertitude à moins de quelques centièmes (au mieux). Les laboratoires spécialisés, qu'il est préférable de consulter pour procéder à des mesures de qualité, utilisent des étalons secondaires ayant les couleurs des lumières à étudier et des filtres colorés dont on connaît les coefficients de transmission globale pour les lumières les plus courantes.

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : professeur à l'université de Paris-XI, Orsay, directeur des études à l'École supérieure d'optique, Orsay
  • : directeur honoraire de l'Institut d'optique théorique et appliquée de Paris, professeur honoraire au Conservatoire national des arts et métiers

Classification

Médias

Valeurs de l'éclairement - crédits : Encyclopædia Universalis France

Valeurs de l'éclairement

Émittance d'une source en un point O - crédits : Encyclopædia Universalis France

Émittance d'une source en un point O

Intensité d'une source ponctuelle - crédits : Encyclopædia Universalis France

Intensité d'une source ponctuelle

Autres références

  • BOUGUER PIERRE (1698-1758)

    • Écrit par
    • 423 mots

    Géophysicien français né le 16 février 1698 au Croisic, mort le 15 août 1758 à Paris, fondateur de la photométrie (mesure de l'intensité lumineuse).

    Enfant prodige, Pierre Bouguer apprend avec son père, Jean Bouguer, l'hydrographie et les mathématiques. À la mort de ce dernier, il n'a...

  • FOUCAULT LÉON (1819-1868)

    • Écrit par
    • 990 mots
    • 1 média
    ...1835. Par la suite, Foucault collabore avec Hippolyte Fizeau (1819-1896), camarade de promotion au collège Stanislas, pour appliquer cette technique à la photométrie (mesure du rayonnement lumineux) dans le but de comparer les intensités lumineuses des étoiles. Après des travaux fructueux pendant quelques...
  • LUMIÈRE, notion de

    • Écrit par
    • 1 411 mots
    ...spécifiquement ondulatoires comme les interférences et la diffraction devait balayer sans appel l'idée corpusculaire et permettre de bâtir un modèle du rayonnement lumineux remarquablement cohérent, explicatif et prédictif. La lumière est une onde, caractérisée par sa vitesse de propagation, grande, mais...
  • PHOTOGRAPHIE - Sensitométrie

    • Écrit par
    • 8 497 mots
    • 4 médias
    Pour les besoins usuels de la photographie, les unités photométriques visuelles sont utilisées (cf. photométrie). Les sources lumineuses sont donc caractérisées par leur intensité I, exprimée en candelas (cd), et leur luminance L, qui représente l'intensité de la source par unité de surface...
  • Afficher les 8 références