Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

PHOTOMÉTRIE

Observateur moyen. Photométrie physique

Certaines mesures photométriques particulièrement importantes et délicates consistent à déterminer les efficacités lumineuses K en fonction des longueurs d'onde λ correspondantes. On a :

si un faisceau monochromatique transporte un flux lumineux Fλdλ et un flux d'énergie Φλdλ. Cette efficacité a une valeur maximale Km pour λm ∼ 555 nm. Des mesures nombreuses et difficiles ont conduit à admettre : Km ∼ 680 lm/W.

Les lumières complexes ont une efficacité lumineuse très inférieure à Km. Les sources de lumière monochromatique à efficacité élevée (vapeur de sodium) ne sont utilisables que si on ne cherche pas à percevoir les couleurs.

Plutôt que de mesurer directement l'efficacité K pour chaque longueur d'onde, on préfère parfois faire apparaître l'efficacité relative Vλ, définie comme étant le rapport :

Soit Fmdλ et Φmdλ les flux lumineux et énergétique transportés par un même faisceau de longueur d'onde λm. On a :

La détermination de l'efficacité relative requiert ainsi seulement une comparaison des flux d'énergie, suivie d'une comparaison des flux lumineux.

Vision diurne : efficacité relative en fonction de la longueur d'onde - crédits : Encyclopædia Universalis France

Vision diurne : efficacité relative en fonction de la longueur d'onde

Le tableau 3 indique les résultats déduits de nombreuses mesures caractérisant, par une convention adoptée en 1924, l'observateur normal moyen de la C.I.E. pour la vision diurne (ou photopique).

Radiations monochromatiques - crédits : Encyclopædia Universalis France

Radiations monochromatiques

La figure 16, représentant Vλ, en fonction de λ, met en évidence la différence des résultats moyens obtenus par divers groupes d'observateurs. La dispersion des points entourant la courbe est due à des variations individuelles parfois considérables et à la difficulté des mesures, notamment dans la région des courtes longueurs d'onde. Il est probable que, dans un proche avenir, on modifiera certaines valeurs conventionnelles de Vλ.

Quand l'œil est adapté à la vision nocturne (dite scotopique), il perçoit moins bien les détails et les couleurs, mais mieux (par ses régions extrafovéales) les faibles luminances. Cette adaptation s'accompagne d'un accroissement relatif de sensibilité au bleu par rapport au rouge (phénomène de Purkinje) qui amène au voisinage de 510 nm la longueur d'onde du maximum d'efficacité (cf. couleur et vision).

En admettant l'additivité des flux lumineux hétérochromes, on pourrait calculer le flux lumineux F d'un faisceau, dont on connaît la répartition spectrale du flux énergétique monochromatique Φλ, par la formule :

l'intégrale, remplacée dans la pratique par une somme, étant étendue à tout le spectre visible (V).

Son efficacité lumineuse serait aussi calculable :

Si l'on emploie ces formules, les opérations hétérochromes se réduisent à l'établissement de la fonction Vλ de λ et, une fois qu'est choisi l'étalon de lumière, à la détermination de Km. Toutefois, cela suppose des mesures énergétiques dont la précision est, dans la plupart des cas, encore insuffisante.

On a, à maintes reprises, proposé de réaliser des photomètres physiques donnant directement la valeur des flux lumineux F, par exemple. Ils pourraient comporter un récepteur thermique sur lequel F serait concentré, après que chacun de ses constituants monochromatiques aurait été réduit proportionnellement à la valeur correspondante de Vλ. Cette réduction serait obtenue approximativement par l'interposition de filtres colorés, ou mieux, à l'aide d'un écran découpé de forme convenable, disposé dans un plan où l'on formerait un spectre réel de la lumière étudiée, qu'on recomposerait ensuite. Un récepteur photoélectrique serait aussi utilisable, sa sensibilité sélective spectrale nécessitant une modification du filtre. (C'est ce qu'on s'efforce de faire dans les luxmètres à photopile). Mais on n'a pas encore réalisé, sauf pour des usages très particuliers, un tel photomètre physique pouvant remplacer avantageusement[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : professeur à l'université de Paris-XI, Orsay, directeur des études à l'École supérieure d'optique, Orsay
  • : directeur honoraire de l'Institut d'optique théorique et appliquée de Paris, professeur honoraire au Conservatoire national des arts et métiers

Classification

Médias

Valeurs de l'éclairement - crédits : Encyclopædia Universalis France

Valeurs de l'éclairement

Émittance d'une source en un point O - crédits : Encyclopædia Universalis France

Émittance d'une source en un point O

Intensité d'une source ponctuelle - crédits : Encyclopædia Universalis France

Intensité d'une source ponctuelle

Autres références

  • BOUGUER PIERRE (1698-1758)

    • Écrit par
    • 423 mots

    Géophysicien français né le 16 février 1698 au Croisic, mort le 15 août 1758 à Paris, fondateur de la photométrie (mesure de l'intensité lumineuse).

    Enfant prodige, Pierre Bouguer apprend avec son père, Jean Bouguer, l'hydrographie et les mathématiques. À la mort de ce dernier, il n'a...

  • FOUCAULT LÉON (1819-1868)

    • Écrit par
    • 990 mots
    • 1 média
    ...1835. Par la suite, Foucault collabore avec Hippolyte Fizeau (1819-1896), camarade de promotion au collège Stanislas, pour appliquer cette technique à la photométrie (mesure du rayonnement lumineux) dans le but de comparer les intensités lumineuses des étoiles. Après des travaux fructueux pendant quelques...
  • LUMIÈRE, notion de

    • Écrit par
    • 1 411 mots
    ...spécifiquement ondulatoires comme les interférences et la diffraction devait balayer sans appel l'idée corpusculaire et permettre de bâtir un modèle du rayonnement lumineux remarquablement cohérent, explicatif et prédictif. La lumière est une onde, caractérisée par sa vitesse de propagation, grande, mais...
  • PHOTOGRAPHIE - Sensitométrie

    • Écrit par
    • 8 497 mots
    • 4 médias
    Pour les besoins usuels de la photographie, les unités photométriques visuelles sont utilisées (cf. photométrie). Les sources lumineuses sont donc caractérisées par leur intensité I, exprimée en candelas (cd), et leur luminance L, qui représente l'intensité de la source par unité de surface...
  • Afficher les 8 références