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PHYCOMYCÈTES

Oomycètes

Caractères généraux

Les Oomycètes sont des Mastigomycétinés à zoospores typiques, analogues à celles des Algues brunes ou jaunes. La plupart sont aquatiques, cependant certaines Saprolégniales et Péronosporales végètent dans le sol ; chez les espèces parasites de plantes supérieures, l'adaptation à la vie aérienne conduit à la suppression de la phase motile caractéristique : les sporanges dispersés par le vent jouent le rôle de conidies et si, dans certains cas, ils produisent en germant des zoospores, dans d'autres (mildious), ils donnent directement un filament germinatif. Le thalle est holocarpique chez les Lagénidiales aquatiques, parasites d'algues, de champignons ou d'animalcules. Il est eucarpique et souvent très différencié dans les autres ordres ; les siphons mycéliens des Leptomitales, saprophytes des eaux douces, sont caractérisés par des étranglements régulièrement espacés. Dans tout le groupe, la paroi du thalle est dépourvue de chitine et constituée principalement de glucanes et de cellulose. La reproduction sexuelle est typiquement oogame et conduit à la formation d'une spore durable à paroi épaisse, l'oospore. Chez les Lagénidiales, la conjugaison se produit entre deux thalles holocarpiques inégaux ; dans les trois autres ordres (les Leptomitales, les Saprolégniales et les Péronosporales), les organes sexuels sont différenciés en un oogone globuleux contenant une ou plusieurs oosphères, et une anthéridie qui s'y accole pour y déverser son contenu. Les Saprolégniacées, parmi les Saprolégniales, et les Péronosporales sont les groupes les mieux connus et les plus importants par leur nombre et leurs activités.

Saprolégniales

Les Saprolégniales sont abondantes dans les eaux douces, mais vivent aussi dans le sol et dans la mer, où certaines parasitent le zooplancton ; quelques espèces de Saprolegnia et d'Achlya qui se développent sur les poissons et sur leurs œufs causent des épidémies dans les viviers ; Aphanomyces euteiches est l'agent d'une pourriture des racines du pois. Les Saprolégniacées s'obtiennent aisément en culture ; leur thalle est bien différencié, les organes de reproduction sont délimités par des cloisons, et des chlamydospores isolées ou en chaînes se différencient sur le mycélium. La reproduction asexuelle est caractérisée par l'alternance de deux types de spores : les zoospores primaires à deux fouets subapicaux se forment à l'intérieur des zoosporanges allongés, terminaux ; elles s'enkystent après une phase nageuse (Saprolegnia) ou à l'intérieur du sporocyste (Dictyuchus), puis germent pour donner des zoospores secondaires à fouets insérés ventralement. Celles-ci s'enkystent à leur tour, avant de redonner un thalle filamenteux. La reproduction sexuelle est une oogamie typique. L'anthéridie dont le contenu vient féconder l'oogone peut se former sur le même filament (espèces homothalliques) ou sur des thalles différents (hétérothallisme). Les oospores formées à l'intérieur de l'oogone fécondé s'enkystent et ne germent qu'après une période de repos plus ou moins longue ; le tube germinatif donne directement un sporange ou reproduit un thalle filamenteux. L'étude des espèces hétérothalliques d'Achlya (A. sexualis, A. ambisexualis) a mis en évidence le déterminisme hormonal des différentes phases de la reproduction sexuelle.

Péronosporales

L' ordre comprend des espèces saprophytes et des espèces pathogènes des plantes cultivées, d'une grande importance économique. Dans la plupart des groupes, la reproduction asexuelle est fortement modifiée en fonction de l'habitat terrestre. La famille des Pythiacées est la moins évoluée ; le thalle, saprophyte ou parasite intracellulaire, est peu différencié ; les sporocystes produisent une seule sorte de zoospores.[...]

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Écrit par

  • : directeur de recherche au C.N.R.S.
  • : sous-directrice du laboratoire de cryptogamie au Muséum national d'histoire naturelle

Classification

Médias

Zoospores - crédits : Encyclopædia Universalis France

Zoospores

Phycomycètes : classification - crédits : Encyclopædia Universalis France

Phycomycètes : classification

Reproduction des Trichomycètes - crédits : Encyclopædia Universalis France

Reproduction des Trichomycètes

Autres références

  • MICROBIOLOGIE

    • Écrit par , et
    • 3 878 mots
    • 9 médias
    ...capables de se reproduire de façon asexuée, sexuée ou les deux. Enfin, ils sont présents dans les quatre embranchements connus du règne des champignons, les phycomycètes, les ascomycètes, les basidiomycètes et les deutéromycètes. De manière tout à fait caractéristique, les phycomycètes (par exemple, ...
  • PHÉROMONES

    • Écrit par
    • 5 572 mots
    ...reproduction sexuée des champignons filamenteux a été clairement mis en évidence. Par exemple, chez l'espèce aquatique Achlya ambisexualis ( phycomycètes), les thalles femelles synthétisent et rejettent dans le milieu une phéromone : l' antheridiol. Celle-ci, détectée à très faible concentration...
  • THALLE

    • Écrit par et
    • 3 932 mots
    • 5 médias
    ...grêles, ramifiés, cloisonnés ou non, formant le mycélium (cf. champignons, fig. 1). Les filaments mycéliens sont siphonés et cœnocytiques chez les Phycomycètes et les Zygomycètes à siphons ; ils sont cloisonnés et formés de cellules uni-ou plurinucléées chez les Ascomycètes et les Basidiomycètes...
  • ZOOGAMÈTES

    • Écrit par
    • 285 mots

    Encore appelés planogamètes (du grec planod = vagabond), ce sont des gamètes mobiles grâce à un appareil locomoteur à un ou plusieurs flagelles ; comme les zoospores, ils sont dépourvus de paroi squelettique.

    Totalement absents chez les Végétaux supérieurs (Spermaphytes), ils sont,...