PHYCOMYCÈTES
Zygomycètes
Les Zygomycètes sont caractérisés par la production de zygospores exogènes, à parois épaisses ; elles résultent de la fusion de deux gamétocystes en principe identiques qui, au lieu de produire des cellules sexuées, servent eux-mêmes de gamètes. Leur reproduction asexuelle est assurée par des aplanospores ou par des sporanges monospores, pseudoconidiens. Ils diffèrent essentiellement des Phycomycètes proprement dits par l'absence de spores flagellées dans leur cycle de reproduction. On reconnaît deux ordres, fondés surtout sur la biologie des espèces et sur les caractères de leur reproduction agamique. Les Mucorales produisent en principe des aplanospores typiques à l'intérieur de sporanges pédicellés ; les sporanges des Entomophthorales, souvent parasites d'insectes, sont modifiés en conidies ou en propagules et projetés mécaniquement par rupture du pédicelle.
Mucorales
Les Mucorales, ordre comprenant une dizaine de familles et plus de cinquante genres, sont extrêmement répandues dans la nature. Beaucoup sont des « moisissures » banales, saprophytes du sol, des excréments, des débris végétaux et animaux, des produits alimentaires et manufacturés ; quelques espèces végètent à basse température et se rencontrent sur la viande congelée ; d'autres sont faiblement parasites des fruits et des tubercules et peuvent causer de sérieux dégâts dans les entrepôts alimentaires ; on connaît des espèces parasites d'autres champignons ou de plantes vasculaires, et des mucormycoses peuvent affecter les animaux et l'homme. Les enzymes sécrétées par des espèces de Mucor ou de Rhizopus sont exploitées industriellement, notamment au Japon où leur pouvoir fermentaire est largement utilisé pour la fabrication de boissons alcoolisées.
Les Mucor, qui illustrent le type le plus commun de Mucorales, possèdent un mycélium cœnocytique ramifié, qui se développe surtout dans le substrat et produit parfois des chlamydospores. Il porte des sporangiophores dressés simples ou ramifiés, chaque pédicelle terminé par un sporocyste globuleux, dont il est séparé par une cloison fortement convexe, formant la columelle ; le protoplasme de cette vésicule s'organise en fragments uninucléés ou plurinucléés, qui s'entourent d'une paroi pour se transformer en spores ; celles-ci sont libérées par la dislocation ou la dissolution de la paroi du sporocyste, et chacune en germant peut reproduire un thalle mycélien. Les sporanges des Pilobolus, coprophiles, sont projetés à maturité et ne se désagrègent que dans le tractus digestif de l'herbivore qui les ingère. Ceux des Syncephalastrum, saprophytes, et des Piptocephalis, parasites d'autres Mucorales, sont cylindriques et groupés à l'extrémité du pédicelle. Chez les Céphalidées (Cunninghamella), les sporanges sont monospores et se comportent comme des conidies. La reproduction sexuelle n'est pas connue chez tous les genres. Chez les Mucor, elle résulte de la conjugaison de deux rameaux mycéliens renflés, identiques (progamétanges), issus d'un même thalle ou de thalles différents ; leurs extrémités, plurinucléées, s'individualisent par une cloison et fusionnent pour donner la zygospore ; celle-ci s'entoure d'une paroi brune, épaisse, et passe à l'état de vie ralentie ; au moment de sa germination, elle produit, soit un sporocyste pédicellé, soit un mycélium végétatif. L'évolution des noyaux dans la zygospore est encore imparfaitement étudiée ; on sait cependant qu'elle est le siège de la conjugaison et de la méiose ; le sporocyste ou le filament de germination sont toujours haploïdes. Les caractères de la zygospore sont assez constants ; cependant les Zygorhynchus sont caractérisés par des gamétanges inégaux ; chez les Absidia et les Phycomyces, la zygospore est entourée d'appendices simples[...]
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Écrit par
- Patrick JOLY : directeur de recherche au C.N.R.S.
- Jacqueline NICOT : sous-directrice du laboratoire de cryptogamie au Muséum national d'histoire naturelle
Classification
Médias
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