- 1. La disparité des métazoaires : plans d'organisation et embranchements
- 2. La conception traditionnelle de l'évolution animale
- 3. Le renouveau des études
- 4. La monophylie des métazoaires et leur position dans l’arbre des eucaryotes
- 5. La base de l'arbre : un problème non résolu
- 6. La phylogénie et l'évolution des Bilateria
- 7. La contribution des données paléontologiques
- 8. La contribution de l'évo-dévo
- 9. Vers un arbre entièrement résolu des métazoaires ?
- 10. Bibliographie
PHYLOGÉNIE ANIMALE
La monophylie des métazoaires et leur position dans l’arbre des eucaryotes
Il est désormais bien établi que les métazoaires (éponges comprises) constituent un groupe monophylétique. Ce résultat est fortement soutenu dans toutes les phylogénies moléculaires récentes. La principale synapomorphie des métazoaires est bien évidemment l'acquisition de la pluricellularité. Cette dernière se rencontre chez beaucoup d'eucaryotes en dehors des métazoaires – par exemple, chez les plantes, diverses lignées d'algues et de champignons – mais la distribution phylogénétique de ces groupes pluricellulaires et l'analyse des génomes révèlent qu'il y a eu de multiples transitions indépendantes ( convergentes) de l'état unicellulaire vers l'état pluricellulaire, au sein des eucaryotes. Une telle transition s'est produite chez un ancêtre commun exclusif des métazoaires et s'est accompagnée de l'acquisition de toute une série de caractères biochimiques et cellulaires liés à l'état pluricellulaire et propres aux métazoaires, comme des types particuliers de jonctions intercellulaires (jonctions septées, constituées de ponts protéiques reliant les membranes plasmiques de deux cellules épithéliales adjacentes et empêchant la diffusion des molécules d'une face à l'autre de l'épithélium ; jonctions adhérentes impliquées dans la cohésion mécanique des épithéliums), des molécules entrant dans la constitution de la matrice extracellulaire (collagène, fibronectine), ainsi qu'un très grand nombre de protéines régulatrices impliquées dans la différenciation cellulaire, la morphogenèse, etc. L'analyse comparée des génomes complets de métazoaires et de ceux des autres eucaryotes montre que ces différentes molécules sont absentes dans les génomes des non-métazoaires : elles représentent donc autant de synapomorphies moléculaires du clade des métazoaires.
Au sein des eucaryotes, les métazoaires ont pour groupe frère les choanoflagellés, des organismes unicellulaires possédant un flagelle apical entouré d'une collerette de microvillosités (structure qui rappelle le type cellulaire appelé choanocyte chez les spongiaires). Métazoaires, choanoflagellés et champignons vrais (Fungi) constitue le clade des opisthokontes.
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Écrit par
- Michaël MANUEL : ancien élève de l'École normale supérieure, agrégé des sciences de la vie et de la Terre, maître de conférences à l'université Paris-VI
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