- 1. Histoire de la phytopathologie
- 2. Maladies des plantes et symptômes
- 3. Diversité des agents pathogènes
- 4. Virulence des agents pathogènes
- 5. Diversité des défenses des plantes
- 6. Réponses immunitaires des plantes
- 7. Coévolution virulence-défense et niveaux de résistance aux maladies
- 8. Comprendre pour protéger
- 9. Bibliographie
PHYTOPATHOLOGIE
Diversité des agents pathogènes
Dans le cadre des agents pathogènes, on réserve généralement le terme de parasites aux microorganismes – champignons, oomycètes, bactéries, mollicutes (très petites bactéries dépourvues de paroi cellulaire rigide) – et aux virus et viroïdes, même si des agents phytophages (nématodes, insecteset autresravageurs) et des plantes parasites peuvent également provoquer des dégâts importants dans les cultures. Un bilan approximatif des parasites fait état d’au moins 8 000 espèces de microorganismes filamenteux (champignons et oomycètes), d’environ 200 espèces de bactéries et mollicutes, et de plus de 500 virus et viroïdes. Outre leur taille (quelques nanomètres à quelques micromètres), qui est de dix à vingt fois inférieure à celle d’une cellule végétale typique, ces parasites se différencient par leur structure et leur appartenance. Ainsi, les champignons et les oomycètes sont des organismes eucaryotes constitués de filaments (pluricellulaires ou tubulaires coenocytiques) appelés hyphes, organisés en mycélium dont les noyaux renferment les chromosomes. Les bactéries et les mollicutes sont quant à eux des organismes procaryotes (sans noyau différencié) unicellulaires et contenant un chromosome éventuellement assorti de plasmides (petits ADN circulaires). Enfin, les virus et les viroïdes ne présentent pas de structure cellulaire (ce ne sont pas des organismes) et leur matériel génétique (ARN ou ADN) est réduit. N’étant pas autotrophes, tous ces parasites dépendent d’une source extérieure (hôte, milieu) pour se nourrir et se reproduire. Bon nombre d’entre eux – essentiellement les champignons et les oomycètes – sont des parasites facultatifs, c’est-à-dire qu’ils sont capables de se développer alternativement sur de la matière organique inerte (débris végétaux, par exemple) ou en parasite sur une plante hôte. D’autres sont des parasites obligatoires, ne se développant que sur de la matière vivante. Dans tous les cas, leur parasitisme se déroule selon trois phases – pénétration, colonisation et dissémination – dont les modalités sont propres à chaque groupe d’appartenance.
Ainsi, les organismes filamenteux (champignons et oomycètes), responsables à eux seuls de 70 p. 100 des pathologies végétales, produisent des formes infectieuses qui sont issues de la multiplication végétative ou de la reproduction sexuée : les spores. De structure et de taille diverses, ces spores sont véhiculées par les facteurs de l’environnement (eau, vent, insectes, etc.) et par l’outillage agricole. Arrivées en surface de l’hôte, elles germent et pénètrent par des orifices naturels, par des brèches (blessures de la plante) ou de manière active en perforant l’épiderme du végétal à l’aide d’un filament infectieux émis par leur structure d’ancrage dénommée « appressorium ». Le cycle infectieux débute alors. Selon le mode de colonisation – intracellulaire, intercellulaire ou dans les vaisseaux conducteurs de la sève –, on observe des symptômes de pourritures, nécroses, flétrissements… Dans les plantes sensibles, les parasites achèvent leur cycle en produisant à nouveau les spores infectieuses qui assurent la dissémination de la maladie au sein et hors de la plante. Notons que les champignons colonisateurs ne sont pas tous des parasites pour les plantes. En effet, il existe des espèces qui présentent des effets bénéfiques. Appelés champignons mycorhiziens, ils vivent en symbiose avec les racines de nombreuses familles de plantes, favorisant leur nutrition minérale.
Les bactéries, qui arrivent à la surface de l’hôte par chimiotactisme (attraction envers des composés chimiques émis par la plante) ou véhiculées passivement par les facteurs du milieu, pénètrent dans l’hôte à la faveur d’orifices naturels ou accidentels. Elles colonisent les espaces intercellulaires ou[...]
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Écrit par
- Marie-Thérèse ESQUERRÉ-TUGAYÉ : professeure émérite des Universités, membre de l'Académie d'agriculture de France
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