PIANO, en bref
Instrument à clavier et à cordes frappées, le piano comprend un cordier – ensemble comprenant les cordes, le cadre métallique sur lequel celles-ci sont tendues, et la table d'harmonie, chargée d'amplifier les vibrations de ces cordes –, une mécanique, un clavier et des pédales. Il existe deux types de piano : à queue, avec la caisse et les cordes horizontales ; droit, avec la caisse et les cordes verticales. Les cordes sont frappées au moyen de petits marteaux actionnés par le clavier, qui compte le plus souvent quatre-vingt huit touches. Chaque marteau frappe de une à trois cordes : une pour les graves, deux pour les médiums, trois pour les aiguës.
Partie la plus importante de la mécanique du piano, l'échappement est une pièce de bois articulée qui oblige le marteau à revenir en arrière avec rapidité aussitôt après la percussion des cordes. On peut ainsi frapper une corde autant de fois et aussi vite qu'on le désire. L'étouffoir est un coussin de feutre qui appuie en permanence sur les cordes. Lorsque le marteau frappe la corde, un système permet à l'étouffoir de se soulever ; la corde peut ainsi vibrer et produire un son. Dès que le marteau retombe, l'étouffoir revient sur la corde et stoppe sa vibration, donc arrête le son. Deux pédales assurent des fonctions différentes : la pédale de gauche, pédale douce, diminue le son ; la pédale de droite, pédale forte, augmente la durée et la résonance des cordes frappées.
La tessiture habituelle du piano, la plus vaste après celle de l'orgue, s'étend sur sept octaves un tiers. Cependant, certains pianos Bösendorfer s'étendent sur huit octaves : le modèle à queue 290, Imperial, possède 97 touches, pour une largeur de 1,68 m et une longueur de 2,9 m.
Histoire
L'ancêtre direct du piano est le clavicorde, petit instrument à clavier apparu, semble-t-il, en Italie à la fin du xive siècle. Cet instrument comporte des cordes de métal, un agent de percussion pour mettre les cordes en vibration, ainsi qu'un dispositif pour étouffer les sons. S'il manque de puissance, il permet cependant d'exécuter les dynamiques.
Aux alentours de 1700, un facteur de clavecins italien, Bartolomeo Cristofori, construit le premier instrument à clavier muni d'un mécanisme à marteaux, que Scipione Maffei dénomme en 1711 « gravecembalo col piano, e forte » (« clavecin avec [des nuances] douces, et fortes »), signifiant par là que cet instrument peut être joué doucement ou fort. Dès sa création, l'instrument comprend l'essentiel de la mécanique du piano moderne.
Tout au long du xviiie siècle, en Italie, en Allemagne, en Autriche ou en Angleterre, des facteurs comme Johannes Zumpe ou John Broadwood – qui place directement les étouffoirs sous les cordes des instruments et invente les pédales – jouent un rôle décisif dans l'amélioration du mécanisme de ce qui porte alors le nom de pianoforte.
La fin du xviiie siècle et le xixe siècle voient croître l'intérêt des compositeurs pour le pianoforte : Jean-Sébastien Bach, Wolfgang Amadeus Mozart, Muzio Clementi, puis Ludwig van Beethoven, Frédéric Chopin ou Franz Liszt participent à l'évolution de l'instrument, pour lequel ils écrivent des pages parmi les plus belles.
En 1808, le facteur français Sébastien Erard met au point le premier mécanisme à répétition ; en 1821, il crée le principe du double échappement, qui facilite les répétitions.
C'est l'Allemand Heinrich Engelhard Steinweg, fondateur de la firme américaine de pianos Steinway, qui associe cordes croisées et cadre en fer dès 1855 sur un piano carré et, en 1859, sur un piano à queue. L'instrument moderne est né.
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Écrit par
- Juliette GARRIGUES : musicologue, analyste, cheffe de chœur diplômée du Conservatoire national supérieur de musique de Paris, chargée de cours à Columbia University, New York (États-Unis)
Classification
Médias