PIED
Le pied, ou extrémité libre du membre inférieur, présente chez l'homme une disposition unique. Certes, une analyse superficielle risquerait de le considérer comme une structure en régression. Le pied est, en effet, un assemblage d'éléments osseux, massifs ou atrophiés, unis par des articulations peu mobiles et par de puissants ligaments. Les muscles sont représentés par de longs tendons, ou des corps charnus peu fournis. La pauvreté relative en éléments vasculaires et nerveux se traduit par une sensibilité cutanée assez fruste, et par la fréquence des troubles trophiques : nécrose des orteils chez les artéritiques, les diabétiques ; œdèmes du pied au cours des phlébites, des insuffisances cardiaques ou rénales. Par ailleurs, la perte de l'opposition du gros orteil, fonction qui existe chez les Primates quadrumanes, semble témoigner clairement de cette régression. En fait, le pied humain est le siège d'un mécanisme hautement différencié, parfaitement adapté à une fonction spécifiquement humaine, la station érigée vraie et la locomotion bipède. Ses possibilités dynamiques polyvalentes permettent la course, le saut, la danse. Mais sa fragilité, inhérente à la délicatesse de ses structures, explique, depuis une antiquité très reculée, l'usage protecteur que permet le port d'une chaussure.
Anatomie
Ostéologie
On reconnaît, d'arrière en avant, le tarse, le métatarse et les phalanges.
Le tarse postérieur est formé de deux éléments massifs, superposés : le calcanéum, os du talon, supporte l'astragale, ou talus. La tarse antérieur juxtapose cinq éléments, mais un seul, le cuboïde, s'aligne sur le calcanéum. L'astragale se continue par le scaphoïde, et celui-ci par trois cunéiformes, numérotés de dedans en dehors, 1er, 2e et 3e cunéiforme.
Les cinq os du métatarse se groupent de façon identique : à chaque cunéiforme correspond un des trois premiers métatarsiens, tandis que le cuboïde donne appui aux 4e et 5e métatarsiens.
Les métatarsiens sont prolongés par les phalanges des orteils (trois phalanges, sauf au gros orteil dont les deux phalanges sont plus développées que celles des autres orteils).
Deux os du tarse méritent une brève description : ce sont le calcanéum et l' astragale. L'élément le plus massif, le calcanéum, forme en avant un plateau (petite apophyse, ou sustentaculum tali), fortement excentré en dedans, qui supporte la tête de l'astragale. L'extrémité antérieure, étroite, portant le nom de grande apophyse, s'articule avec le cuboïde. La face supérieure de l'os présente, à sa partie moyenne, une vaste surface cartilagineuse, taillée en segment de cylindre, donnant appui au corps de l'astragale. Elle repose elle-même sur une zone condensée, le thalamus de Destot, siège des fractures les plus fréquentes du calcanéum. L'extrémité postérieure, très large, donne attache au tendon d'Achille et prend appui au sol par l'intermédiaire de deux tubérosités, interne et externe.
L'astragale, ou talus, se recouvre presque entièrement de cartilage. Il ordonne d'avant en arrière la tête, le col et le corps. La tête cartilagineuse s'enfonce dans une cavité formée par le scaphoïde en avant, la petite apophyse du calcanéum en arrière, et complétée entre les deux os par le ligament calcanéo-scaphoïdien inférieur.
Le col présente sur son versant inférieur un profond sillon ; il s'oppose à un sillon identique du calcanéum, formant le sinus du tarse. Ce sinus est cloisonné par les faisceaux du ligament en haie, ou ligament astragalo-calcanéen interosseux. La face inférieure du corps s'appuie, par une surface concave, sur la surface articulaire principale du calcanéum. La face supérieure du corps dessine une trochlée, la poulie astragalienne ; elle répond au pilon tibial. Latéralement, le corps présente deux surfaces[...]
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Écrit par
- Jean-Philippe DUBOIS : ancien chirurgien assistant des hôpitaux du département de la Seine
- Claude GILLOT : professeur à la faculté de médecine de Paris
Classification
Médias
Autres références
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DIABÈTE
- Écrit par Éric RENARD
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