PIED
Pathologie
Lors de la marche et surtout de la course, un seul pied et même une fraction de celui-ci doit, pendant un temps assez court, assurer l'adaptation au sol et supporter tout le poids du corps. Or le pied est relativement fragile car, pour avoir une bonne souplesse et une grande mobilité, il est très fragmenté (26 os), et le poids du corps tend alors à le déformer, tandis que la circulation artério-veineuse y est particulièrement difficile, le retour du sang veineux vers le cœur se faisant contre la pesanteur (danger de dilatation veineuse : les varices).
Pour protéger les pieds, les chaussures sont utilisées depuis la plus haute antiquité ; bien conçues, elles diminuent le risque de traumatismes externes ; toutefois, les impératifs de la mode les rendent parfois nocives ou en diminuent l'efficacité (les femmes représentent 80 p. 100 des consultants en podologie). C'est ainsi que l'utilisation de matériaux traumatisants provoque des frottements sur la face dorsale (cors sur les orteils, callosités) ou des compressions anormales sur la plante (durillons). Par ailleurs, des talons trop hauts engendrent des douleurs et des durillons sous l'avant-pied tandis que les orteils se replient en griffe, le gros orteil se trouvant rejeté en dehors (hallux valgus, ou oignon) ; quant aux talons trop bas ou presque inexistants, ils entraînent une surcharge de l'arrière-pied avec apparition de douleurs et d'exostose au niveau de la région plantaire. Des chaussures trop étroites provoquent également des compressions de la face dorsale du pied et les mêmes déformations que précédemment au niveau des orteils, tandis que des chaussures trop souples ne maintiennent pas suffisamment l'architecture du pied qui s'affaisse et devient plat.
Un mauvais fonctionnement musculaire (paralysie) entraîne plus ou moins rapidement des désordres qui peuvent s'aggraver ; en outre, il existe de nombreuses déformations d'origine congénitale.
Si le traitement de ces différentes déformations a longtemps été décevant, l'utilisation judicieuse de certaines thérapeutiques nouvelles et les progrès importants réalisés par la médecine physique et surtout la chirurgie du pied permettent de prévenir ou de corriger la plupart des déformations.
De plus, les praticiens auxiliaires et paramédicaux (pédicure, masseur kinésithérapeute et prothésiste) sont aujourd'hui en mesure de contribuer au progrès de la podologie.
Pieds plats
Les variétés de pieds plats sont nombreuses, depuis la légère déformation de l'arrière-pied qui tourne en dehors avec ou sans affaissement plantaire jusqu'au pied plat très caractérisé, véritable difformité avec disparition totale de l'arche interne du pied parfois remplacée par un énorme complexe osseux qui fait saillie et nécessite le port de chaussures orthopédiques.
Les causes des pieds plats sont diverses. Certains enfants naissent avec des déformations congénitales, d'autres acquièrent la déformation soit à cause de prédispositions, soit simplement parce qu'ils sont obèses ou inactifs.
Chez l'adulte, la déformation de la voûte plantaire peut accompagner un certain nombre d'affections affaiblissantes (atteintes articulaires, nerveuses, musculaires, vasculaires) ; elle peut aussi être la conséquence de la sédentarité, du vieillissement, ou encore d'une activité professionnelle comportant l'obligation d'une station debout prolongée.
Enfin, dans la genèse du pied plat, il y a lieu de noter le rôle non négligeable de l'absence de chaussures ou du port prolongé de chaussures trop souples ou de chaussons.
Au début de l'affection, des examens médicaux réguliers permettent de déceler des prédispositions à l'affaissement plantaire ainsi qu'une ébauche de déformation. Le médecin peut, après s'être assuré que le pied est souple, prescrire des semelles destinées[...]
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Écrit par
- Jean-Philippe DUBOIS : ancien chirurgien assistant des hôpitaux du département de la Seine
- Claude GILLOT : professeur à la faculté de médecine de Paris
Classification
Médias
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