PIÉMONT
Le Piémont est la région de l'Italie septentrionale qui s'étend entre les Préalpes de la Ligurie, les Alpes occidentales dont l'un des versants est français, le val d'Aoste, la Suisse et la Lombardie. Divisé en huit provinces (Turin, Verceil, Novare, Verbano-Cusio-Ossola, Asti, Biella, Coni et Alexandrie), il comptait, en 2009, 4,43 millions d’habitants. La région piémontaise est riche (avec un P.I.B. de 100 milliards d’euros, soit 8,7 p. 100 du P.I.B. national), économiquement développée et très bien intégrée dans l'Europe. Ces zones frontières et leurs composantes culturelles ont exercé leur action, depuis les temps les plus reculés, sur l'art du Piémont, comme en témoignent les vestiges de la préhistoire ou des œuvres de l'époque romane ; ces dernières résultent tout particulièrement de la situation du Piémont sur les voies de pèlerinage, et représentent en conséquence la culture des abbayes françaises et espagnoles liée à un substrat italien. Avec la période gothique se prolonge la vision réaliste, qu'alimentent par ailleurs les échanges avec les cours françaises (Bourgogne et Savoie). Le baroque avec Guarini et Juvarra est caractérisé par les importants apports de Rome et de Messine. Dans tous les cas, le Piémont a su imposer sa propre culture artistique, en relation avec la cour comme avec les exigences populaires. Toutefois, les œuvres d'art du Piémont se trouvent surtout, non pas dans les petits musées de province, mais dans les anciens palais institués galeries d'art par décision de la cour (par exemple, la galerie Sabauda de Turin), dans les châteaux (par exemple, Valentino et Venaria, fresques et stucs) et au palais royal (plafonds sculptés). Le musée municipal de Turin est un des plus riches d'Europe pour tout ce qui concerne les réalisations d'art appliqué (émaux, ivoires, sculptures), tandis que la Bibliothèque royale offre une exceptionnelle collection de dessins (Léonard de Vinci, xvie siècle italien).
Géographie et économie
Le Piémont (25 400 km2) correspond d'abord, comme son nom l'indique, à la plaine située « au pied des monts », les Alpes et l'Apennin ligure, et fermée par les collines de Montferrat.
La montagne occupe, dans le Piémont, les deux cinquièmes du territoire. En l'absence de bordure sédimentaire, les massifs centraux entrent directement en contact avec la plaine, qui est à moins de cinquante kilomètres des sommets de plus de 4 000 mètres. Les schistes lustrés se trouvant à l'intérieur, les pentes y sont douces et les vallées assez larges ; mais, pour atteindre la plaine, les rivières s'encaissent dans les schistes cristallins ou les roches vertes. Les vallées deviennent étroites et offrent peu de place aux établissements humains. Elles débouchent dans la plaine par des amphithéâtres morainiques (Ivrée au débouché de la Doire Baltée) et des cônes de déjection à matériel grossier et perméable portant les sols stériles appelés ferretti. Les hautes collines néogènes du Montferrat et des Langhe, disséquées en crêtes parallèles, pays pauvre et cloisonné, délimitent le bassin supérieur du Pô qui descend du mont Viso (3 841 m). La ligne de contact entre les collines et la plaine cultivable correspond à la répartition d'une partie des eaux infiltrées dans les amas de cailloux et de sable morainiques. Au-dessus de cette ligne des fontanili (résurgences) se sont établies les communications les plus faciles avec la Lombardie.
La plaine est, elle aussi, loin d'être uniforme. Elle se divise imperceptiblement en terrasses sèches plus ou moins irrigables et en fonds de vallées humides, domaine par excellence des rizières. Remarquable est, dans le cas du Piémont, la coïncidence entre les limites géographiques, historiques et économiques. La région s'identifie à la zone polarisée par Turin, qui[...]
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Écrit par
- Andreina GRISERI : professeur d'histoire de l'art, université de Turin
- Michel ROUX : professeur émérite
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
Autres références
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AMÉDÉE V LE GRAND (1249-1323) comte de Savoie (1285-1323)
- Écrit par Gérard RIPPE
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Second fils de Thomas II, Amédée doit, à la mort de son père (1259), laisser gouverner ses oncles. Arrivé au pouvoir en 1285, il cède ses domaines piémontais en apanage à son neveu Philippe d'Achaïe, fils de son frère aîné Thomas III, mort en 1282. En 1272, sa femme, Sibylle de Bage, lui avait apporté...
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AMÉDÉE VI, dit LE COMTE VERT (1334-1383) comte de Savoie (1343-1383)
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Fils aîné d'Amédée VII, Amédée VIII comte de Savoie succède à son père en 1391. Durant sa minorité, le comté tombe sous la tutelle du duc de Bourgogne, Philippe le Hardi, à la faveur des querelles de factions nobiliaires. À partir de 1400, la première tâche d'Amédée VIII est donc de se libérer progressivement...
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L'un des grands artisans de l'indépendance nationale italienne. Originaire d'une famille d'ancienne aristocratie et de tradition catholique, d'Azeglio s'émancipe de son milieu par son indifférence religieuse et son absence de préjugés sociaux. Ses années de formation (1807-1840) sont occupées...
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