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PIÉMONT

De la préhistoire au Moyen Âge

Les cultures préhistoriques ont laissé au Piémont des traces multiples, éparpillées près d'Alba et de Cuneo, dans la vallée de Suse et le val d'Aoste, et jusqu'à Novare. La présence d'une souche ligure pour les armes en silex du Moustérien est attestée dans la région de Biella, de Turin et de Lanzo. Des pierres polies du Néolithique ont été retrouvées à Chieri, Piobesi, Novalesa et Cesana. Des constructions lacustres sur pilotis existèrent à Ivrea, Rivoli, Avigliana et Trana, et on a découvert des témoignages de la période énéolithique (une pirogue, un palafitte, au musée archéologique de Turin).

L'ère protohistorique fut particulièrement importante dans les provinces de Novare et de Cuneo (nécropoles de Boves et de Chiusa Pesio). Les céramiques de la phase de Golasecca ne sont pas sans parenté avec les pièces aquitaines ; la première période de l'âge du fer au Piémont correspond à la « civilisation de Hallstatt » de l'Europe centrale (le musée archéologique de Turin possède soixante-dix tombes, découvertes en 1885 à Castelletto Ticino, et de nombreux colliers). Aux vie et ve siècles, dans la seconde période du fer, dite de « La Tène », le Piémont accueille l'influence de la civilisation gauloise, ainsi qu'en témoignent une tombe découverte à Gravellona Toce, les nécropoles d'Ornavasso et les bracelets du val d'Aoste. La pénétration celtique a laissé des traces profondes, mais les habitations restent très proches des modèles ligures.

Aqueduc romain - crédits : A. De Gregorio/ De Agostini/ Getty Images

Aqueduc romain

Dès la fin du iie siècle avant J.-C., le Piémont reçoit des colonies romaines, mais cette implantation n'exclut pas la persistance de traits provinciaux et ligures, d'une culture liée à la France sud-orientale ainsi qu'à la culture gréco-ligure et étrusque. Le Piémont romain a produit des œuvres qui se distinguent par un authentique esprit populaire (musée archéologique de Turin, musées d'Aoste et de Suse). Les cités d'Augusta Praetoria (Aoste) et d'Augusta Taurinorum (Turin) conservèrent la configuration du camp militaire sur lequel elles furent édifiées ; et c'est de même un plan régulier qui caractérisa Augusta Bagiennorum (Benevagienna, province de Cuneo) et Libarna (Serravalle Scrivia, avec son théâtre à trois couloirs). Après la victoire d'Anzio, Julia Taurinorum devint Julia Augusta Taurinorum et connut, surtout sous les Antonins, un regain de développement ; puis elle subit l'invasion des hordes allemandes et souabes et des destructions aux ive et ve siècles, notamment celle de la ville d'Industria, près de Monteu (œuvres conservées au musée archéologique de Turin). Les plus importantes colonies romaines – qui se signalent encore par des ouvrages en maçonnerie – furent Augusta Praetoria (Aoste) et Segusium (Suse), puis Alba Pompeia et Eporedia (Ivrea).

Des portes qui donnaient accès à Augusta Taurinorum, la Porta Palatina demeure aujourd'hui ; haute de trente-six mètres, elle a deux tours et une cour ajoutée (cavaedium) ; de la Porta Decumana, à l'est, il subsistait deux tours qui furent incorporées dans les fondations du palais Madama.

La période chrétienne (ve s. apr. J.-C.) est illustrée par des diptyques en ivoire (trésor de la cathédrale d'Aoste), représentant l'empereur Honorius ; d'autres pièces, originaires de Desana dans la province de Vercelli, sont entrées en 1940 au musée municipal de Turin, en même temps que des spécimens d'orfèvrerie ostrogothe.

À la culture lombarde ressortissent les pièces trouvées près de Turin, dans les nécropoles de Lingotto, Testona, Vinovo, Carignano, ainsi qu'à Fontaneto Po, Borgomasino, Caluso et Ivrea. La période préromane est représentée par le baptistère de San Ponso Canavese, du xe siècle, par le baptistère de Novare, qui remonte au milieu[...]

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Écrit par

  • : professeur d'histoire de l'art, université de Turin
  • : professeur émérite
  • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

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Médias

Italie : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Italie : carte administrative

Palais royal de Turin - crédits :  Bridgeman Images

Palais royal de Turin

Vignoble piémontais, Italie - crédits : DEA/ R. CARNOVALINI/ De Agostini/ Getty Images

Vignoble piémontais, Italie

Autres références

  • AMÉDÉE V LE GRAND (1249-1323) comte de Savoie (1285-1323)

    • Écrit par
    • 258 mots

    Second fils de Thomas II, Amédée doit, à la mort de son père (1259), laisser gouverner ses oncles. Arrivé au pouvoir en 1285, il cède ses domaines piémontais en apanage à son neveu Philippe d'Achaïe, fils de son frère aîné Thomas III, mort en 1282. En 1272, sa femme, Sibylle de Bage, lui avait apporté...

  • AMÉDÉE VI, dit LE COMTE VERT (1334-1383) comte de Savoie (1343-1383)

    • Écrit par
    • 453 mots

    Fils du comte Aimon, Amédée VI succède à son père à l'âge de neuf ans. Pendant la régence, les Visconti menacent le Piémont, tandis que la France absorbe le Dauphiné. À partir de 1350, Amédée VI gouverne personnellement, et l'expansion reprend. À l'ouest, il renforce l'alliance avec...

  • AMÉDÉE VIII (1383-1451) comte (1391-1416) puis duc de Savoie (1416-1440)

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    Fils aîné d'Amédée VII, Amédée VIII comte de Savoie succède à son père en 1391. Durant sa minorité, le comté tombe sous la tutelle du duc de Bourgogne, Philippe le Hardi, à la faveur des querelles de factions nobiliaires. À partir de 1400, la première tâche d'Amédée VIII est donc de se libérer progressivement...

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