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BAROUH PIERRE (1934-2016)

Pierre Barouh est né le 19 février 1934 à Levallois-Perret, au sein d’une famille juive originaire de Turquie. Tout à la fois compositeur-interprète, acteur et producteur, il fut d’abord un homme de rencontres, ouvert à de multiples styles et genres, qu’il aimait partager et faire dialoguer.

Après une brève carrière de journaliste sportif à Paris-Presse dans les années qui suivent la Seconde Guerre mondiale, il découvre au Portugal la musique brésilienne, et plus particulièrement la bossa-nova. C’est le coup de foudre. À la fin des années 1950, il se rend au Brésil pour un pèlerinage aux sources et dans l’espoir de rencontrer ces poètes musiciens que sont Baden Powell et Vinícius de Moraes. La rencontre n’aura finalement lieu qu’à son retour à Paris, où Pierre Barouh n’aura de cesse de faire connaître leur musique.

Second film tourné avec Claude Lelouch – après Une fille et des fusils(1964) –, Un homme et une femme porte largement son empreinte. Non seulement Pierre Barouh y tient un rôle important – le mari défunt dont le souvenir hante Anne (Anouk Aimée) et dont la dimension solaire est évoquée à travers plusieurs flash-backs –, mais la forme et l’atmosphère du film reflètent sa passion brésilienne. De même que le noir et blanc alterne avec la couleur et les séquences pseudo-documentaires avec la narration de la relation amoureuse entre Anne et Jean-Louis (Jean-Louis Trintignant), les dialogues font une large place à des musiques qui portent la marque de Barouh : ainsi de la fameuse chanson-titre, composée en collaboration avec Francis Lai et interprétée en duo avec Nicole Croisille, et de « Samba Saravah », adaptation française de « Samba da bênção », hymne à l’amitié et tendre saudade créée par Baden Powell et Vinícius de Moraes, déployée sur toute une séquence du film. Palme d’or du festival de Cannes 1966, oscar du meilleur film étranger, Un homme et une femme connaît un succès mondial. Pierre Barouh écrit également pour un autre film de Lelouch, Vivre pour vivre (1967), les paroles de la chanson « Des ronds dans l’eau », mise en musique par Raymond Le Sénéchal et interprétée par Annie Girardot, puis reprise par Françoise Hardy. Il retrouve ensuite Francis Lai pour écrire un nouveau « tube », « La Bicyclette » (1968), immortalisé par Yves Montand.

Un homme et une femme porte chance à Pierre Barouh en lui permettant, dès 1965, de créer une société de production indépendante et libre, Saravah, qui fera date dans l’histoire de la chanson française. Mélangeant à plaisir musiques et styles, donnant sa chance à des artistes de tous horizons, Pierre Barouh réunira sous ce label Jean-Roger Caussimon, Brigitte Fontaine, Areski, Jacques Higelin, mais aussi des jazzmen tels que Steve Lacy ou Maurice Vander, ou encore des représentants des musiques du monde comme le percussionniste brésilien Naná Vasconcelos.

Pierre Barouh meurt à Paris, le 28 décembre 2016.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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Écrit par

  • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

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