COTON PIERRE (1564-1626)
Ce jésuite, confesseur de Henri IV, est entré dans l'histoire sous la forme d'une boutade : « Le roi a du coton dans les oreilles ! » Il fait partie de ce groupe de religieux qui ont dû leur célébrité à leurs prédications à la fin du xvie siècle. Le choix d'un jésuite par Henri IV relève évidemment de la politique, le père Coton étant partisan d'un rapprochement avec l'Espagne. Sa désignation était donc destinée à rassurer certains éléments catholiques. L'assassinat du roi ayant mis son ordre dans une situation difficile, le père entreprit de le justifier par la Lettre déclaratoire de la doctrine des pères jésuites(1610) : ce qui provoqua nombre de ripostes, dont la plus célèbre est le pamphlet intitulé : L'Anti-Coton. Sur un plan plus élevé, il publie cette même année L'Institution catholique, dont le titre se veut l'antithèse du livre de Calvin. Devenu, grâce à la protection de Marie de Médicis, le confesseur du jeune Louis XIII, il reste influent jusqu'à sa disgrâce, liée au coup de force du jeune roi contre les Concini en 1617. Il publia, l'année suivante, un livre de controverse antiprotestant intitulé : Genève plagiaire.
Le père Coton demeure pour l'histoire un symbole : qu'on songe à l'effet psychologique produit sur ses contemporains par sa désignation comme confesseur par un roi relaps et deux fois converti ; puis au choc ressenti par une partie de « l'opinion » du fait de l'assassinat d'Henri IV, alors que l'on attribuait aux Jésuites, et à juste raison, une doctrine précise du régicide. Voir à ce sujet la mise au point de Roland Mousnier sur L'Assassinat de Henri IV.
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Écrit par
- Jean MEYER : professeur à la faculté des lettres et sciences humaines de Rennes
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