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LARIVEY PIERRE DE (1540/41-1612)

Né en Champagne, fils d'un négociant italien, Pierre de Larivey appartient à la famille florentine des Giunti. Il prend peut-être le nom de Larivey (l'arrivée) en venant à Paris où l'on trouve sa trace en 1586 dans le milieu des avocats et des membres du Parlement. Il traduit des œuvres italiennes et il fait paraître, en 1579, ses six premières comédies. Ordonné prêtre, il obtient un bénéfice et s'installe comme chanoine à Troyes ; en 1611, il publie dans cette ville trois nouvelles comédies, toujours en prose.

Pierre de Larivey est en général considéré comme le créateur de la comédie en France. Il s'inspire de très près des Italiens, transposant en français les situations et les personnages (le valet malin, le vieillard avare et amoureux, l'entremetteuse, le pédant, le fanfaron...) que la comédie italienne avait empruntés à Plaute et à Térence. Parmi les douze comédies qu'il composa, trois d'entre elles ayant été perdues, on retiendra : Le Laquais (inspiré de Dolce), Le Morfondu, Les Esprits (inspiré de La Marmite de Plaute), Constance. Comme ses modèles italiens, Larivey défend l'idée de la moralité de la comédie, ce qui ne l'empêche évidemment pas d'inclure des scènes fort lestes ni de tourner en ridicule les vieillards ou les naïfs, bien que d'opportuns mariages ou des reconnaissances attendues sauvegardent toujours les apparences. On ne sait s'il fut joué. Pourtant il écrivait en vue de la représentation ; on en prendra pour preuve la réduction au maximum des rôles féminins, les troupes de l'époque ne comportant que fort peu de femmes.

Le comique de Larivey est surtout un comique de situation et de jeux de scène ; conformément au théâtre de son époque, les caractères ne l'intéressent pas, non plus que la vraisemblance ; par contre, il est très soucieux de faire apparaître dans les dialogues la condition de ses personnages et fait grand usage d'expressions figurées ou populaires, de dictons ou de proverbes.

Ses pièces furent souvent rééditées tout au long du siècle ; il semble bien que Molière l'ait lu et s'en soit parfois inspiré, dans L'Avare et dans Les Femmes savantes notamment.

— Catherine TRESSON

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