Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

FONTANIER PIERRE (1768-1844)

Éditeur en 1818 du Commentaire des tropes de Du Marsais et auteur de deux ouvrages — étroitement liés dans son esprit et destinés à constituer un unique Traité général — sur les figures du discours, Manuel classique pour l'étude des tropes (1821) et Des figures autres que tropes (1827), Pierre Fontanier est considéré parfois comme le fondateur de la rhétorique moderne, notamment parce que son Traité général et complet [en deux parties] des figures du discours fut adopté comme manuel dans l'enseignement public, mais aussi parce que, poussant plus loin et avec plus de rigueur l'entreprise de Du Marsais, il réduit les tropes à trois figures exemplaires : la métonymie, la synecdoque et la métaphore. Comme son illustre devancier avait déjà reconnu le lien entre les deux premières, on peut tenir cette double offensive comme l'acte de naissance en deux temps de la rhétorique actuelle qui appuie ses analyses sur la bipolarisation métaphore/métonymie. On a pu dire que, plusieurs générations avant le structuralisme de Jakobson, Fontanier établit un « modèle perceptif spatialisé » fait de contiguïté (métonymie), d'intersection (synecdoque) et de superposition (métaphore). Mais cette lecture un peu partisane et soucieuse de fonder l'hégémonie de la métaphore a été récusée par Gérard Genette, qui a réédité les deux ouvrages de Fontanier sous le titre Les Figures du discours (1968), qui maintient l'égalité des trois types de figures, effectivement autonomes pour l'auteur.

— Robert SCTRICK

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Autres références

  • DESCRIPTION

    • Écrit par
    • 3 152 mots
    ...et de temps (chronographie) seront très exactement reprises dans l'article « Description » de l'Encyclopédie que signe, en 1754, l'abbé Malet. Fontanier résume et synthétise toute cette tradition en consacrant une dizaine de pages du Traité général des figures du discours autres que les tropes...
  • MÉTAPHORE

    • Écrit par
    • 6 370 mots
    ...aristotélicienne a fixé le cadre à l'intérieur duquel on a, des siècles durant, présenté et pensé la métaphore. L'une des formes les plus élaborées a été énoncée par Pierre Fontanier dans Les Figures du discours (1821). Sous le nom de «  tropes », Fontanier range les figures de signification portant sur un seul mot...
  • TROPES, linguistique

    • Écrit par
    • 1 315 mots

    La taxinomie des ornements rhétoriques (il faut bien avoir recours à cette périphrase, puisque, dès les Anciens, on estime que le trope porte sur le mot, et la figure sur le groupe de mots) pose des problèmes tant historiques (l'histoire des classements) que théoriques (le fondement des...