Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

MUYART DE VOUGLANS PIERRE-FRANÇOIS (1713-1791)

Né à Moirans dans le Jura d'une famille de robe, Muyart de Vouglans se fit recevoir avocat au parlement de Paris. En 1771, il entre au Conseil supérieur que vient de créer Maupeou et passe ensuite au Grand Conseil. Dès ses années d'avocat, Muyart de Vouglans s'était attaché plus spécialement aux affaires criminelles et c'est au droit pénal qu'il consacra ses grands traités. Il fit paraître, en 1757, des Institutes au droit criminel avec un Traité particulier des crimes. En 1762, L'Instruction criminelle suivant les lois et ordonnances du royaume complète les Institutes. Cinq ans plus tard paraît la Réfutation des principes hasardés dans le Traité des délits et des peines, qui critique les théories soutenues par l'Italien Beccaria dans son livre de 1764. Muyart de Vouglans y développe ses idées en faveur de la rigueur de l'instruction et de la sévérité de la répression pénale ; il justifie l'emploi de la « question », qui était cependant critiquée depuis plus d'un siècle et qui devait bientôt être interdite en France ; il se montre favorable à la peine de mort, menace salutaire, et à la confiscation des biens, qui cependant atteint la famille du condamné ; s'il prend en considération la qualité des coupables, c'est parce que, dit-il, selon l'éducation reçue une même peine peut être ressentie très différemment. Le livre, publié d'abord à Paris en 1767, l'était l'année suivante à Utrecht. Son succès est attesté par les traductions en italien et en allemand. En 1783 paraissaient les Lois criminelles de France dans leur ordre naturel. Dans cette œuvre, à laquelle il avait consacré de longues années de travail, Muyart de Vouglans veut faire pour le droit criminel ce que Domat avait fait pour les Lois civiles. Il écrivit également des ouvrages de caractère religieux, tels Motifs de ma foi en Jésus-Christ (1776), livre qui lui valut les félicitations de Pie VI et qui fut traduit en espagnol, et Preuves de l'authenticité de nos Évangiles (1785).

— Jean GAUDEMET

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : professeur à la faculté de droit et des sciences économiques de Paris, directeur d'études à l'École pratique des hautes études

Classification

Autres références

  • BECCARIA CESARE BONESANA DE (1738-1794)

    • Écrit par
    • 1 445 mots
    ...de la république de Venise) publia une réfutation véhémente qui reçut promptement (1765) une réponse, dont l'auteur était Pietro Verri. En France, l'éminent criminalisteMuyart de Vouglans fit suivre la nouvelle édition de son ouvrage d'une critique acerbe des idées nouvelles, jugées subversives.