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HERBART PIERRE (1904-1974)

Né à Dunkerque, Pierre Herbart fait ses classes dans le journalisme en collaborant à Marianne et à Vendredi de 1930 à 1934. En 1931, il s'embarque pour la Chine : c'est le début d'une série de voyages que ce jeune intellectuel, doté d'un esprit curieux et aventureux, effectue à travers les colonies françaises, en Afrique et en Asie. Il en rapporte de grandes études à caractère social et sociologique, dont une des plus riches, sur l'A.O.F., est sans doute Le Chancre du Niger (1939). En 1935, il part pour Moscou, où il dirige pendant un an La Revue internationale. Il revient en France en 1936.

Pendant la guerre civile d'Espagne, il n'hésite pas à s'engager dans les rangs républicains. Réformé en 1939, il assiste aux événements de 1940, mais il ne tarde pas à entrer dans la Résistance. Cette activité l'accapare jusqu'en 1943, époque à laquelle il regagne Paris pour s'occuper d'un bureau de liaison (courrier de journaux), avant de repartir dans le Nord où son activité et sa lucidité le font désigner comme inspecteur du Mouvement de libération du Nord, puis en Bretagne comme chef de région.

Après la Libération, il devient éditorialiste à Combat et rédacteur en chef de Terre des hommes. Décédé à Grasse, l'écrivain laisse derrière lui plusieurs romans et essais : Le Rôdeur (1931), Contre-ordre (1935), En U.R.S.S. (1937), Alcyon (1945), L'Âge d'or (1953), La Ligne de force (1958), récit autobiographique sur le communisme, La Licorne (1964), Souvenirs imaginaires suivis de La Nuit (1968).

Mort dans la misère et dans l'oubli, Pierre Herbart, qui avait voulu toute sa vie l'avènement du communisme et l'amour des garçons (le pouvoir et le bonheur), a été rangé, de son vivant, parmi les écrivains de second ordre. Trop lucide, trop passionné, doté d'une personnalité fine et chaleureuse, il dérange. Pourtant, personne, pas même Maurice Sachs ou Roger Martin du Gard, n'a porté un jugement aussi perspicace sur André Gide dont il fut le secrétaire et l'ami pendant vingt ans : À la recherche d'André Gide (1952), insolent et tendre à la fois, restera comme une des analyses les plus fines sur l'auteur des Nourritures terrestres.

— Paul MORELLE

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