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LÉNA PIERRE (1937- )

Pierre Léna - crédits : Violaine Paquereau

Pierre Léna

Né à Paris en 1937, Pierre Léna débute, à la sortie de l'École normale supérieure, au centre universitaire d'Orsay. Il y reste jusqu'en 1971, année où il est nommé maître de conférences. En 1973, il devient professeur à l'université de Paris-VII, université qui est la sienne depuis lors. Parallèlement, sa carrière de chercheur se déroule à l'Observatoire de Paris, ponctuée de nombreux séjours dans divers observatoires du monde entier.

Le fil conducteur de ses travaux de recherche se situe dans l'astronomieinfrarouge, champ qu'il est un des tout premiers à défricher et dont il va accompagner l'essor, appliquant chaque progrès de l'instrumentation et des techniques à différents problèmes d'astrophysique : successivement, la structure de l'atmosphère solaire, les régions galactiques moléculaires denses de formation d'étoiles et les objets protostellaires.

Dans un premier temps, il observe le Soleil dans le domaine infrarouge (1965-1973) à l'aide de l'unique grand télescope solaire existant alors (Mac Math Telescope, Arizona) et d'un avion, le Kuiper Airborne Observatory (N.A.S.A.). Ses travaux le conduisent à déterminer avec précision la valeur du minimum de température dans l'atmosphère solaire (4 300 K), valeur entérinée depuis lors, et à donner les premières images infrarouges des couches les plus profondes (à 1,6 μm) de la photosphère dans lesquelles s'observe la structure convective de la granulation.

Avec quelques chercheurs, dont James Lequeux, Pierre Léna se lance alors dans la création d'une astronomie infrarouge en France, ce qui le mène à la construction et à la mise en œuvre de l'observatoire embarqué sur avion Caravelle (1972-1979), à l'établissement d'une large collaboration européenne dans l'exploitation de cet observatoire et à diverses campagnes d'observation aéroportée. Ces objectifs conduisent son équipe à maîtriser l'ensemble des techniques de l'astronomie infrarouge. Suscitant de nombreux travaux expérimentaux, cette équipe de chercheurs va jouer un rôle déterminant dans la décennie suivante, en particulier lors de la préparation du programme du satellite européen Infrared Space Observatory et de la caméra française qu'il embarque, ainsi que dans l'exploitation des grands télescopes au sol.

Durant cette période héroïque de l'astronomie infrarouge, nombre de résultats importants sont obtenus, et notamment la découverte, avec Daniel Rouan, de l'émission infrarouge de nuages moléculaires froids et celle de la composante diffuse de l'émission infrarouge de la Galaxie, sujet appelé à un développement ultérieur considérable, sous l'impulsion de Jean-Loup Puget.

Pierre Léna établit la théorie de l'observation dans l'infrarouge, en définit les procédures, construit les instruments nécessaires et conduit, avec François Sibille et Christian Perrier, un programme systématique d'observations dans de nombreux observatoires, permettant les premières mesures de diamètre d'objets protostellaires ou d'enveloppes autour d'étoiles très jeunes, à des résolutions angulaires de quelques dizaines de millisecondes d'arc.Parallèlement, il met au point l'imagerie bidimensionnelle dans l'infrarouge (1978-1991).

Président du Comité scientifique et technique de l'Observatoire européen austral (E.S.O.) de 1979 à 1983, Pierre Léna participe étroitement à la naissance et à la définition du programme du V.L.T. (Very Large Telescope) européen, stimulé par Lodewijk Woltjer, directeur général de l'E.S.O. Deux perspectives nouvelles mobilisent son intérêt : l'optique adaptative (O.A.) et l'interférométrie optique, sur lesquelles le V.L.T. peut placer l'Europe en première position mondiale.

Pierre Léna comprend[...]

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Pierre Léna - crédits : Violaine Paquereau

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