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MOLLARET PIERRE (1898-1987)

Le professeur Pierre Mollaret eut dans sa vie professionnelle trois centres d'intérêt : la neurologie, les maladies infectieuses et la réanimation.

Né le 10 juillet 1898 à Auxerre, interne des hôpitaux de Paris en 1925, il fut nommé médecin des hôpitaux en 1935 et agrégé en 1936.

La première partie de sa carrière se passa à la Salpêtrière où, pendant vingt ans, il fut l'un des assistants du professeur G. Guillain ; ses principaux travaux portèrent sur l'hérédo-dégénérescence spino-cérébelleuse et sur le traitement de la paralysie générale par la malariathérapie.

La deuxième période, la plus longue, se situa à l'hôpital Claude Bernard, également à Paris, où il succéda au professeur A. Lemierre à la chaire de clinique des maladies infectieuses. Il était déjà préparé à prendre de telles fonctions par les travaux scientifiques qu'il menait à l'Institut Pasteur. Dans le vaste domaine des maladies infectieuses de l'époque, il eut le mérite de décrire la méningite multirécurrente bénigne et, avec J. Reilly, la lymphoréticulose bénigne d'inoculation plus connue à l'époque sous le nom de « maladie des griffes du chat ».

Mais ce qui dans sa carrière marqua l'histoire de la médecine fut en 1954 la création à l'hôpital Claude-Bernard du centre de traitement des formes respiratoires de la poliomyélite par la ventilation assistée par voie endotrachéale, poursuivant et amplifiant les travaux de Lassen au Danemark ; la diminution de la mortalité dans cette forme clinique de la maladie fut considérable. Pour obtenir de tels résultats il fallait créer une unité hospitalière adaptée et une équipe travaillant en temps continu qui fut constituée par J. J. Pocidalo, B. Damoiseau et M. Goulon, rejoints plus tard par M. Rapin et J. Lissac. Il était alors logique d'étendre cette méthode de traitement (respiration artificielle, correction des déséquilibres hydro-électrolytiques, etc.) à d'autres états pathologiques comme le tétanos, les intoxications par barbituriques, la myasthénie, les polyradiculonévrites. Dans ce contexte P. Mollaret et M. Goulon décrivirent, les premiers, le coma dépassé ou mort cérébrale.

Ainsi se développa un nouveau concept qui permit de créer une nouvelle spécialité : la réanimation. À ce titre principalement la mémoire de Pierre Mollaret doit être honorée.

— Maurice GOULON

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Écrit par

  • : professeur émérite à l'université de Paris-V-René-Descartes, membre de l'Académie nationale de médecine

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