FOURNIER PIERRE SIMON, dit FOURNIER LE JEUNE (1712-1768)
Célèbre graveur et fondeur de caractères, Pierre Simon Fournier naquit à Paris dans une famille qui touchait de près à l'art typographique, puisque son père Jean-Claude fut le dernier directeur de la fonderie de Guillaume Le Bé que son frère aîné racheta. C'est d'ailleurs chez ce dernier que Fournier le Jeune commença sa carrière. Il apprit le dessin chez le peintre Colson et s'orienta bientôt vers la gravure sur bois, qui revenait à la mode et dont il étudia l'influence dans la découverte de l'imprimerie. Délaissant assez vite cependant cette activité, il s'adonna à la gravure sur acier et la finesse de son trait le rendit bientôt célèbre. Il créa sa propre fonderie à laquelle il donna un développement considérable. Fournier, qui était sans doute le plus important des huit fondeurs de Paris, vendait des caractères à l'Europe entière. Mais il ne se contentait pas de faire prospérer son atelier et voulait à tout prix donner à la typographie droit de cité. Auteur en 1737 d'une Table des proportions des caractères, il regrettait à la veille de sa mort que ses confrères lyonnais ne se soient point rangés à ses conseils. On lui attribue l'invention du point typographique qui permet de respecter un certain équilibre entre des lettres d'aspect différent, par exemple le « p » ou le « d ». En 1756, il donna aux caractères de musique la forme ronde qu'on leur connaît, ce qui entraîna une âpre correspondance entre lui, d'une part, et des Allemands et des Hollandais, d'autre part, qui en revendiquaient la primauté. Il publia à Berne et à Paris en 1765 un Traité historique et critique sur l'origine et les progrès des caractères de fonte pour l'impression de la musique. Homme de lettres, Fournier étudia l'origine de l'imprimerie, affirma que le premier imprimeur était Peter Schoeffer, de Mayence, qui utilisait des caractères mobiles alors que Gutenberg ne s'était servi que de la gravure sur bois.
Ses controverses avec les savants européens durèrent jusqu'à sa mort. Son fils Simon Pierre continua son entreprise. Mais en 1802, les caractères de Fournier furent éliminés de façon définitive par ceux des Didot.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Michel MARION : conservateur à la Bibliothèque nationale
Classification
Autres références
-
TYPOGRAPHIE
- Écrit par Michel WLASSIKOFF
- 6 595 mots
- 1 média
...de logique impulsés par les Lumières, l'établissement d'un savoir encyclopédique et normatif s'avèrent propices à la rationalisation de la discipline. Pierre-Simon Fournier le Jeune propose un système de mesure fondé sur une unité typographique, que les Didot perfectionneront. Il grave également un...