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VERGNIAUD PIERRE (1753-1793)

Fils d'un marchand de Limoges, protégé de Turgot qui l'envoya étudier à Paris, Pierre Vergniaud s'installe à Bordeaux comme avocat en 1781. Élu député de la Gironde à la Législative et à la Convention, il est considéré comme orateur prestigieux de la Révolution. Après être devenu républicain à la faveur de ses études sur l'Antiquité romaine, il montre autant d'éloquence naturelle que peu d'expérience politique ou de penchant pour l'action : les Girondins trouvent en lui un brillant interprète, non un chef véritable. D'un patriotisme à toute épreuve, il réclame, dès octobre 1791, la destitution des fonctionnaires et des poursuites contre les officiers ayant émigré. Il soutient Brissot dans sa campagne pour la déclaration de guerre à l'Autriche. Le 10 mars, dans un des grands discours qui ont fait sa réputation, il s'en prend à la cour, et particulièrement à la reine, ce qui aboutit à la formation du ministère Roland-Dumouriez. Puis, il se déchaîne contre le « comité autrichien » et contre La Fayette. Le 3 juillet 1792, il prononce le plus célèbre de tous ses discours, acte capital d'accusation contre le roi, mais il se montre réticent, hésitant, lorsqu'il faut passer aux actes, ce qui, tout autant que sa fréquentation des salons et des coulisses de théâtre, le rend suspect aux sans-culottes parisiens. Il rapporte, toutefois, après le 10 août, les décrets suspendant le roi, convoquant la Convention, instituant le Comité exécutif provisoire. Arrêté le 2 juin 1793, il est guillotiné le 30 octobre.

— Roger DUFRAISSE

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Écrit par

  • : agrégé de l'Université, maître assistant à l'université de Caen

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