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PILOCARPINE

De formule brute C11H16O2N2, la pilocarpine est un alcaloïde extrait des feuilles de jaborandi, Pilocarpus microphyllus, de la famille des rutacées. C'est un arbuste grêle, à petites feuilles, qui se trouve à l'état sauvage au Brésil.

Il existe de nombreux procédés pour extraire cet alcaloïde ; le plus connu est le procédé Hardy : il consiste à épuiser les feuilles (teneur en pilocarpine : 1 p. 100) par de l'alcool en présence d'acide chlorhydrique, à récupérer l'alcool des solutions de chlorhydrates par distillation, à reprendre ces solutions par du chloroforme et par l'acide chlorhydrique, et à évaporer la phase aqueuse. La pilocarpine se présente sous forme d'une masse visqueuse, cristallisant difficilement, peu soluble dans l'eau mais soluble dans l'alcool et dans les principaux solvants organiques (éther, chloroforme). Les cristaux fondent vers 30 0C. La solution est dextrogyre.

Du point de vue chimique, la pilocarpine comporte deux cycles pentagonaux qui sont reliés par un groupement méthyle : l'un est un cycle imidazole, l'autre un cycle lactonique.

Du point de vue pharmacologique, cet alcaloïde possède des propriétés parasympathomimétiques analogues aux propriétés muscariniques de l'acétylcholine ; c'est donc un stimulant des fibres cholinergiques (le système nerveux autonome parasympathique). Il provoque une augmentation des sécrétions salivaires et sudorales (sans cependant augmenter la diurèse), une accélération des battements cardiaques suivie d'ailleurs d'un ralentissement. Par excitation des fibres pulmonaires, il peut provoquer des crises d'asthme. En applications locales sur l'œil, il produit une contraction de la pupille.

En thérapeutique, on l'emploie en collyre, comme myotique dans le traitement des glaucomes, en pommade ou en solution contre la chute des cheveux et comme sudorifique dans le traitement des œdèmes et des angines. En médecine vétérinaire, chez le cheval et le bœuf, on l'utilise contre la colique et certaines entérites, en raison de son action sur le péristaltisme intestinal.

— Philippe COURRIÈRE

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Écrit par

  • : docteur ès sciences, docteur en pharmacie, biologiste hospitalier, professeur de biophysique à la faculté des sciences pharmaceutiques de Toulouse, université Paul-Sabatier

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