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LEVELT PIM (1938- )

Willem J. M. « Pim » Levelt (né en 1938 à Amsterdam) obtient un doctorat en psychologie à l’université de Leyde (Pays-Bas) en 1965. Après plusieurs stages aux États-Unis – au Centre d’études cognitives de l’université Harvard (1965-1966), où il est influencé par George Miller et Jerome Bruner, et au Centre de psycholinguistique comparée de l’université de l’Illinois (1966-1967), dont le directeur est Charles Osgood –, il est professeur associé de psychologie expérimentale (1967-1968), puis directeur, de l’Institut de psychologie générale de l’université de Groningue (Pays-Bas), dont il devient professeur titulaire en 1969. De 1971 à 1979, il est professeur titulaire de psycholinguistique à l’université de Nimègue (Pays-Bas). Il est à l’initiative, en 1976, du Groupe de recherche de psycholinguistique de la societé Max-Planck.En 1980, il fonde, toujours à Nimègue, l’institut Max-Planck de psycholinguistiquequ’il dirigera jusqu’en 2006.

Ses travaux portent essentiellement sur la modélisation de la production du langage et sur l’acquisition du langage par l’enfant. Dans le droit fil des travaux fondateurs de Victoria Fromkin (1971) et de Merrill Garrett (1975, 1980), Pim Levelt propose, en 1989, un modèle de la production du langage allant par étapes de l’intention à l’articulation. Dépassant le caractère strictement hiérarchique des modélisations antérieures, il inclut dans son modèle :

– des boucles rétroactives, internes et externes, venant briser la stricte et rigide séquence des processus, de « haut en bas », du modèle de Garrett ;

– la notion d’incrémentation dans la chronologie de mise en œuvre des différentes étapes du traitement de l’information linguistique, depuis sa conceptualisation jusqu’à sa formulation. Ainsi, une étape de traitement, sémantico-syntaxique par exemple, n’a pas besoin d’être terminée pour que l’étape suivante, lexico-phonologico-phonétique, soit enclenchée ;

– une vision plus précise du fonctionnement du lexique mental avec sa notion de lemma soulignant la nécessité de considérer l’existence de deux niveaux de traitement dans le processus de lexicalisation : le premier de nature sémantico-syntaxique, le second de nature lexico-phonologique.

Son ouvrage Speaking: fromIntention to Articulation (Cambridge, MIT Press, 1989) constitue, depuis sa première édition, un outil essentiel dans la formation de tous les psycholinguistes.

— Jean-Luc NESPOULOUS

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