PIONEER-10
Le 2 mars 1972, une fusée Atlas Centaur SLV-3C décolle de la base de Cape Canaveral (Floride). Elle emporte les 260 kilogrammes de Pioneer-10, une sonde interplanétaire dotée de onze instruments scientifiques (magnétomètre, analyseur de plasma, détecteurs de particules chargées et de radiations, détecteurs d'astéroïdes et de météorites, télescopes à rayonnements cosmiques et à tube Geiger, photomètre ultraviolet, imageur-photopolarimètre et radiomètre infrarouge) et comprenant une antenne principale de 2,74 mètres de diamètre, trois petites antennes, quatre générateurs thermoélectriques radio-isotopiques au plutonium 238.
Le but de la mission Pioneer-10 est double : une rencontre avec Jupiter et ses satellites, qui aura lieu le 3 décembre 1973 et durant laquelle des images et des études de l'atmosphère et de la magnétosphère joviennes seront menées ; un périple aux confins du système solaire, vers l'étoile Aldébaran de la constellation du Taureau, située à 68 années-lumière du Soleil que la sonde devrait rejoindre dans deux millions d’années, afin de déterminer les limites de l'héliopause, cette frontière qui délimite la zone d'influence du Soleil.
Pioneer-10 constitue ainsi un extraordinaire émissaire de notre civilisation pour une éventuelle forme de vie extraterrestre intelligente. Elle comporte à cette fin une plaque en aluminium doré sur laquelle sont gravés un homme, une femme, la sonde, sa trajectoire et la position de la Terre dans le système solaire, celle de ce dernier dans la Galaxie, enfin, un schéma de l'atome d'hydrogène.
Pour des raisons budgétaires, la mission s’est officiellement arrêtée en janvier 1997. Cependant, la sonde fonctionne encore malgré la perte d’énergie et l’extinction énergétique des instruments. Des contacts occasionnels mais réguliers se réalisent, notamment lors de son trentième anniversaire de lancement durant lequel un très faible signal émis par la sonde a été reçu sur Terre le 22 janvier 2003. Pioneer-10 était alors située à 12,23 milliards de kilomètres de notre planète, soit 82 fois environ la distance moyenne de la Terre au Soleil. À cette distance, il a fallu au signal radio – qui se propage à la vitesse de la lumière – plus de 11 heures et 20 minutes pour atteindre la Terre. Depuis, plusieurs tentatives de contact sont restées sans réponse. Le 5 novembre 2017, la sonde se trouvait à environ 17,7 milliards de kilomètres de la Terre.
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Écrit par
- Véronique ANSAN : maître de conférences en sciences de la Terre, Nantes université
Classification
Média