WRANGEL PIOTR NIKOLAÏEVITCH baron (1878-1928)
Balte d'origine suédoise, Wrangel est le seul vrai monarchiste avec l'amiral Koltchak parmi les généraux blancs. Sa famille, originaire de l'actuelle Basse-Saxe, a donné à la Suède, à l'Allemagne et à la Russie un grand nombre d'officiers qui se sont illustrés sur les champs de bataille européens. Diplomé de l'École des mines et de l'Académie d'état-major, il devient en 1904 officier de la garde impériale, puis colonel durant la Première Guerre mondiale.
En février 1917, il rejoint Denikine sur le Don. En janvier 1919, il est nommé par celui-ci commandant de l'armée des volontaires. Après l'échec de Denikine, il devient commandant en chef de l'Armée blanche et chef suprême civil et militaire du dernier gouvernement contre-révolutionnaire qui subsiste d'avril à octobre 1920 et qui est reconnu par la France. Au début, ses forces armées sont très faibles. Cependant, en mai 1920, Wrangel parvient à réunir cent mille combattants, presque exclusivement des officiers.
En juillet 1920, il lance une offensive vers le nord, perce le front rouge et pénètre dans les steppes du Donetz ; il occupe toute la région au nord de la mer Noire, de Kherson à Nogaïsk, et menace le Donbass, attirant à lui une partie de l'Armée rouge engagée contre la Pologne. En août 1920, ses unités débarquent au Kouban' ; puis, en septembre, au moment où son armée compte deux cent soixante-dix mille hommes, il lance une dernière offensive contre le Donbass. La fin de la guerre contre la Pologne permet aux soviets une contre-offensive de l'Armée rouge qui le refoule vers la Crimée. Le 11 novembre 1920, l'Armée rouge force l'isthme de Perekop et, le 16 novembre, les dernières unités blanches quittent la Crimée, réussissant à évacuer, sur une flotte de cent vingt-cinq navires, environ cent mille réfugiés en plus des débris de l'armée. Replié en Yougoslavie, Wrangel essaye de continuer la lutte et ne renoncera qu'en 1925.
La politique de Wrangel est plus libérale que celle de Denikine. Ses efforts pour établir une coordination avec la Pologne échouent, mais sa résistance de cinq mois favorise la victoire polonaise.
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Écrit par
- Alexandre BENNIGSEN : directeur d'études à l'École pratique des hautes études
Classification
Média
Autres références
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DENIKINE ANTON IVANOVITCH (1872-1947)
- Écrit par Alexandre BENNIGSEN
- 442 mots
- 1 média
Fils d'un officier de carrière né dans le servage, Denikine suit l'école normale de Lovitch, puis l'école militaire des cadets de Kiev ; il est officier d'artillerie, breveté d'état-major en 1899, puis commandant de la région militaire de Varsovie.
Il participe à...