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PIPÉRALES

Parmi les plantes dicotylédones l'ordre des Pipérales (synonyme de Saururales) renferme quatre familles dont la plus importante est celle des Pipéracées, à laquelle appartient le poivrier (genre Piper). Les trois autres familles – Saururacées, Chloranthacées et Lactoridacées – ne groupent que quelques espèces.

Les Pipérales sont des plantes herbacées ou ligneuses, possédant des cellules à huiles essentielles, aux feuilles toujours indivises. Leurs fleurs, qui n'attirent l'attention que parce qu'elles sont groupées généralement en épis ou en grappes denses, sont très petites, nues ou entourées d'un périgone très peu différencié.

Considérées naguère encore comme très primitives, ces plantes sont tenues par les botanistes actuels pour très évoluées. Elles sont probablement apparentées assez étroitement aux Ranales.

Une Pipérale typique, le poivrier

Le poivrier, Piper nigrum L., probablement originaire de la côte de Malabar (Inde), est cultivé aujourd'hui dans de nombreux pays tropicaux : Inde méridionale, Malaisie, Nouvelle-Guinée, Afrique tropicale, Natal, Antilles, Brésil, etc. C'est le type même de la plante condimentaire. L'Antiquité classique la connaissait déjà.

Un plant de poivrier cultivé donne sa première récolte vers l'âge de trois ans et peut produire annuellement de 0,5 à 1,5 kg de poivre pendant une vingtaine d'années.

Poivre : fragment d'un épi - crédits : Encyclopædia Universalis France

Poivre : fragment d'un épi

Les tiges sont des lianes fragiles, grêles, qui peuvent dépasser 10 m de long et qui, par les racines adventives qu'elles forment à leurs nœuds, s'accrochent à n'importe quel support. Elles portent des feuilles alternes pétiolées, au limbe ovale et acuminé au sommet ; leur nervure médiane et les deux ou quatre nervures latérales primaires sont presque parallèles et anastomosées par des nervures transversales. Dans la partie supérieure des tiges se forment des épis longs de 7 à 10 cm, opposés aux feuilles. Chaque épi compte de nombreuses fleurs disposées en spirale, chacune sessile à l'aisselle d'une bractée et un peu enfoncée dans une niche de l'axe abritée par les deux bractéoles ; l'épi se détache en entier à la maturité, comme un chaton ; son axe est parcouru par un canal lysigène central rempli de mucilage. Certains épis ne comportent que des fleurs bisexuées et d'autres que des fleurs femelles. La fleur femelle ne comprend que l'ovaire ovoïde, alors que la fleur bisexuée comprend, en outre, deux étamines situées à droite et à gauche de l'ovaire, ces organes étant entourés de nombreux poils. Chaque étamine est formée d'un filet et d'une anthère dorsifixe à deux loges, chaque loge s'ouvrant par une fente longitudinale. L'ovaire porte un court style terminé par trois stigmates et renferme un seul ovule dressé atrope. L'ovaire devient une baie sphérique de 3 à 5 mm, d'abord verte, puis jaune, enfin rouge à maturité. La graine renferme un embryon droit, un albumen et un important périsperme.

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Écrit par

  • : docteur ès sciences, chef de département au Jardin botanique national de Belgique

Classification

Médias

Poivre : fragment d'un épi - crédits : Encyclopædia Universalis France

Poivre : fragment d'un épi

Sarcandra glabra : fleur - crédits : Encyclopædia Universalis France

Sarcandra glabra : fleur

Saururacée : fleur et diagramme floral - crédits : Encyclopædia Universalis France

Saururacée : fleur et diagramme floral