PIPIL
Nom donné par les chroniqueurs espagnols des xve et xvie siècles aux populations de langue nahua habitant l'Amérique centrale. Ces tribus, originaires du Mexique, ont pénétré par vagues successives dans toute l'Amérique centrale jusqu'au Salvador aux époques classique (ive-ixe s.) et post-classique (xe-xve s.). On distingue généralement trois vagues de migrations. Tout d'abord, vers 400-500, des Pipil, originaires de la grande métropole Teotihuacán au Mexique central, émigrent sur la côte du golfe du Mexique, sur la côte pacifique ainsi que dans les hautes terres du Guatemala où ils s'installent dans les régions riches, productrices de coton et de cacao. Ils apportent avec eux les conceptions religieuses de Teotihuacán. Vers 700-900, une deuxième vague de Pipil subit fortement l'influence des Totonaques, population établie sur la côte du golfe du Mexique qui a des traditions religieuses où le sacrifice humain joue un rôle important et qui a développé la pratique du jeu de balle rituel. Ces nouveaux arrivants sont beaucoup plus agressifs que les Pipil de la première migration, qui avait un caractère essentiellement commercial et religieux, et provoquent même souvent des déplacements de population. Enfin, vers 1000-1200, au cours d'une troisième vague, les Pipil continuent à s'installer dans le Sud.
Aujourd'hui, il reste quelques enclaves, le long de la côte pacifique (Guatemala, ouest du Salvador, nord-ouest du Honduras), d'Indiens parlant le pipil au milieu de populations de langue maya. Ces Pipil ont, en outre, gardé des traditions religieuses originales.
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Écrit par
- Marie-France FAUVET : maître de conférences, chargée des collections américaines du musée de l'Homme, Paris
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