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PLAN D'ACTION POUR LA MÉDITERRANÉE

Dès la fin des années 1960, les pays riverains de la Méditerranée se sont préoccupés de la dégradation de cette mer qui est leur patrimoine commun et le lien qui les unit depuis la plus haute Antiquité. Cela les a conduits à lancer, au début de 1975, dans le cadre du Programme des Nations unies pour l’environnement (P.N.U.E.), un Plan d’action pour la Méditerranée (P.A.M.) et à signer, le 16 février 1976, une convention pour la protection de la mer Méditerranée contre la pollution. Cette convention, dite de Barcelone, a alors pour missions de lutter contre la décharge de déchets et les rejets d’hydrocarbures en mer, de prévenir les pollutions d’origine côtière, et, par ailleurs, de contribuer à la création et à la gestion d’un réseau méditerranéen d’aires spécialement protégées.

Le P.A.M., dont l’unité de coordination est située à Athènes, constitue une exception remarquable : c’est le seul organisme de coopération internationale propre à la région auquel participe la totalité des vingt-deux pays riverains de la Méditerranée.

À partir du milieu des années 1990, et en application des résolutions de la conférence de Rio (1992), le P.A.M. a orienté ses actions vers le développement durable. Il a pris en compte la dégradation des bassins versants côtiers et développé des actions visant à la préservation de la biodiversité. En effet, comme il est apparu rapidement, les altérations environnementales des zones terrestres jouent certes un rôle majeur dans celles du milieu marin, mais elles s’avèrent tout d’abord directement dommageables aux populations elles-mêmes. Cela a conduit le P.A.M. à mettre en œuvre un volet socio-économique qui est coordonné par le plan Bleu pour la Méditerranée, dont le siège est à Sophia Antipolis près de Nice. Son objectif est d’assurer aux divers pays associés au P.A.M., à partir de l’observation, de l’analyse et de l’évaluation des principaux paramètres écologiques et économiques, une vision prospective des rapports entre environnement et développement en Méditerranée.

À la suite des recommandations du plan Bleu, une cinquantaine d’aires côtières et marines protégées ont été créées dans divers États riverains. En 2005, le P.A.M. a mis en place, dans le cadre de la convention de Barcelone, une « Stratégie méditerranéenne pour le développement durable », qui inclut en particulier un protocole pour le développement d’un tourisme durable sous la responsabilité du plan Bleu.

Dune côtière en Camargue - crédits : F. Ramade

Dune côtière en Camargue

Le P.A.M. a aussi adopté, en 2008, un protocole sur la « gestion intégrée des zones côtières » (G.I.Z.C.), qui est destiné à la préservation du littoral méditerranéen. En 2011, un plan d’action permettant de mettre en œuvre cette G.I.Z.C. a été établi pour la période 2012-2019, auquel le plan Bleu apporte ses compétences opérationnelles et techniques. L’application de la G.I.Z.C. revêt une importance capitale quand on sait que le nombre de touristes sur les rives de la Méditerranée passera de 58 millions de visiteurs en 1970 à 625 millions en 2025, dont 312 millions en zone côtière. Si l’impact environnemental d’une telle affluence n’est pas maîtrisé, il sera désastreux. C’est dire si la pratique de nouvelles formes de tourisme écologiquement durables s’avère particulièrement nécessaire pour préserver cette zone méditerranéenne.

— François RAMADE

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Écrit par

  • : professeur émérite d'écologie à la faculté des sciences d'Orsay, université de Paris-Sud-Orsay

Classification

Média

Dune côtière en Camargue - crédits : F. Ramade

Dune côtière en Camargue