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COLOMBO PLAN DE (1950)

Formule d'assistance régionale, le plan de Colombo pour le développement des pays du Pacifique permet une intervention des États développés plus directe et moins anonyme. En 1950, à Colombo, la Grande-Bretagne réunit les membres du Commonwealth de cette région du monde : Inde, Pakistan, Ceylan, ainsi que les territoires britanniques de la Malaisie et de Bornéo ; participent aussi à la réunion le Canada, l'Australie et la Nouvelle-Zélande. Au cours de l'année se joindront à ce groupe de pays le Cambodge, le Laos et le Vietnam ; enfin, en 1954, tous les pays de l'Asie à l'est du Pakistan participent au plan de Colombo, à l'exception de la Chine et du Nord-Vietnam. Le plan a pour objectif initial l'utilisation concertée de l'aide étrangère (fournie par les nations « blanches » du Commonwealth) par un groupe de pays indépendants utilisant la technique qui avait réussi en Europe lorsque l'Organisation européenne de coopération économique (O.E.C.E.) facilita l'utilisation des crédits provenant de l'aide américaine (plan Marshall). L'époque à laquelle le plan prend naissance porte la marque d'une double crainte : éventuelle poussée communiste sous l'influence de la Chine de Mao Zedong ; influence économique trop importante des États-Unis — comme elle l'est déjà au Japon.

Destiné à faciliter l'assistance technique tout autant que l'aide économique, ce plan est en réalité une organisation, tout du moins pour ce qui touche à l'assistance technique. Un conseil, composé des représentants des gouvernements, siège à Colombo, assisté d'un bureau de coopération technique : il met en rapport le pays demandant l'assistance technique et celui qui peut la lui fournir ; les frais sont partagés par accord entre les participants. Ainsi l'aide est-elle essentiellement bilatérale, ce qui n'exclut pas les projets communs lorsque plusieurs pays sont intéressés. En ce qui concerne l'aide économique, les États assistés établissent eux-mêmes leur plan de développement. Une commission consultative se réunit chaque année dans une capitale différente et étudie les besoins de la région. Selon les possibilités de l'aide internationale, les participants établissent ensuite un accord de répartition. Ici aussi réapparaît l'aide bilatérale, puisque les modalités sont discutées entre assistant et assisté, une fois la répartition de l'aide faite.

À l'origine, le but principal visé par le plan était l'accroissement de la production de denrées alimentaires dans cette zone du globe particulièrement surpeuplée ; les programmes élaborés prévoyaient la mise en culture et l'irrigation de terres nouvelles, ainsi que l'augmentation de la ressource électrique. L'Inde, le Pakistan, Ceylan et la Malaisie ont été les principaux bénéficiaires de ce plan. Du côté des assistants, si la répartition initiale faisait reposer l'essentiel de l'aide sur le Royaume-Uni et sur l'Australie (35 p. 100 chacune du total), les États-Unis n'ont pas tardé à y prendre une part de plus en plus importante. L'arrivée du Japon, l'effacement de la Grande-Bretagne et du Canada, l'élargissement de l'organisation à des États du Pacifique (Papouasie) ou situés à l'ouest de l'Asie (Iran) ont modifié les perspectives originelles. Surtout, le caractère bilatéral assez marqué de cette institution a fait que les pays assistés ont préféré de plus en plus se tourner vers une aide multilatérale accordée par des organisations internationales.

— Jacqueline DEMALDENT

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