PLANCTON
Les caractéristiques d'une vie en suspension
Un impératif pour les êtres planctoniques est de se maintenir en suspension dans l'eau en dépensant le moins d'énergie possible. Une très petite taille facilite ce maintien car plus une particule est petite, plus sa vitesse de sédimentation est faible. Certains organismes adoptent des formes complexes pour augmenter les forces de frottement et ralentir leur chute. Pour les organismes gélatineux, parfois très gros (jusqu'à 2 m pour certaines méduses), la stratégie consiste surtout à avoir un corps d'une densité aussi proche que possible de celle de l'eau de mer environnante. Les structures rigides et denses disparaissent alors totalement. Pour les crustacés du plancton, réduire la densité sans sacrifier totalement les structures rigides consiste souvent à accumuler des réserves sous forme de gouttes d'huiles (lipides) qui jouent alors le rôle de flotteurs.
Un autre impératif de survie pour le plancton est d'échapper aux prédateurs alors qu'il n'existe aucune cachette en pleine eau. La stratégie la plus répandue consiste à se rendre invisible grâce à un corps transparent. Chez les salpes, cette stratégie est poussée à l'extrême : seul le nucleus, petite structure qui concentre les organes qui ne peuvent pas être transparents (estomac, intestins), trahit la présence d'une salpe à un observateur. Une autre ruse, utilisée notamment par certains copépodes, consiste à émettre un flash lumineux (phénomène appelé bioluminescence) pour masquer une fuite rapide lors d'une agression. Paraître plus gros, en s'entourant de longues soies, d'épines ou d'un épais mucilage (sécrétion visqueuse qui gonfle au contact de l'eau), peut également décourager certains prédateurs. Enfin, une stratégie plus radicale, répandue chez les algues du groupe des dinoflagellés, consiste à accumuler des toxines qui rebutent ou empoisonnent les prédateurs.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Stéphane GASPARINI : maître de conférences à l'université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie
Classification
Médias
Autres références
-
ACIDIFICATION DES OCÉANS
- Écrit par Paul TRÉGUER
- 2 201 mots
- 5 médias
...d'envisager les conséquences, sur les écosystèmes marins, d'une diminution du pH moyen de l'eau de mer de l'ordre de 0,35 unité. Ces travaux confirment que les organismes planctoniques possédant des tests ou des coquilles d'aragonite sont les plus menacés. En milieu perturbé, les ptéropodes qui, dans les écosystèmes... -
ACTINOPODES
- Écrit par Patrick DE WEVER et Robert GAUMONT
- 3 748 mots
- 7 médias
Les Polycystines, ou Radiolaires vrais (fig. 6), sont généralement pourvus de magnifiques squelettes géométriques extrêmement complexes, formés de plusieurs coques concentriques, qui en font les plus beaux et les plus surprenants représentants du plancton marin (Haeckel, 1887). -
ALGUES
- Écrit par Bruno DE REVIERS
- 4 869 mots
- 9 médias
...surchargées en minéraux, des eaux thermales aux glaciers, des eaux acides aux eaux alcalines, ainsi que dans le milieu terrestre. En milieu aquatique, elles peuvent être planctoniques (en suspension dans l'eau et incapables de mouvements propres suffisants pour résister à ceux des masses d'eau) ou benthiques... -
ANTARCTIQUE
- Écrit par Pierre CARRIÈRE , Edmond JOUVE , Jean JOUZEL , Gérard JUGIE et Claude LORIUS
- 16 481 mots
- 24 médias
L'origine de toute la chaîne alimentaire aquatique est dans le plancton, ensemble de plantes et d'animaux de taille microscopique. Porté par les courants, on le trouve en quantité deux fois plus importante dans les eaux polaires, riches en phosphates, que dans les mers tropicales. Le plancton végétal... - Afficher les 28 références