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PLANÉTOLOGIE

L’ouverture vers l’exobiologie et les exoplanètes

Le succès de la planétologie repose largement sur la collaboration de chercheurs issus d’horizons différents : astronomie, physique du globe, chimie, mécanique céleste. Cet aspect interdisciplinaire s’est encore renforcé avec l’émergence de l’exobiologie en tant que discipline propre. Celle-ci s’est imposée à la fin des années 1970 à la suite de plusieurs découvertes – présence d’une chimie prébiotique (c’est-à-dire relative aux molécules organiques complexes dont la combinaison va permettre l’émergence des molécules du vivant) dans le milieu interstellaire ; mise en évidence d’acides aminés dans certaines météorites et peut-être aussi dans les comètes ; existence d’une chimie prébiotique dans l’atmosphère de Titan, le plus gros satellite de Saturne, qui présente des analogies avec la Terre primitive ; présence vraisemblable d’un océan liquide sous la surface du satellite Europe de Jupiter, niche potentielle pour une vie primitive extraterrestre ; existence d’eau liquide dans le passé de l’histoire de Mars. L’ouverture vers l’exobiologie a naturellement amené l’insertion des biologistes au sein de la planétologie.

Enfin, la dernière révolution en astronomie concerne la découverte des exoplanètes (premier objet de ce type découvert en 1995), c’est-à-dire de planètes en orbite autour d’une étoile autre que le Soleil. La mise en évidence de ces nouveaux corps célestes a aussi eu d’immenses répercussions au sein de la planétologie. On sait désormais que le système solaire n’est pas unique et que son mode de formation n’est pas universel : il existe une infinie variété de systèmes planétaires dans l’Univers, présentant les configurations orbitales les plus diverses. L’exploration des exoplanètes a conduit à une autre découverte surprenante : certaines d’entre elles se sont rapprochées très près de leur étoile hôte. Ayant observé les effets de migration à l’œuvre dans ces systèmes, les spécialistes de simulation numérique étudiant l’histoire dynamique du système solaire ont mis en évidence un mécanisme analogue de migration des planètes géantes dans notre propre système. Par le jeu des perturbations gravitationnelles générées par les planètes géantes sur les corps moins massifs, les effets de cette migration ont eu des répercussions sur les trajectoires de tous les petits corps du système solaire, en particulier les astéroïdes (aussi appelés « petites planètes », principalement situées entre les orbites de Mars et de Jupiter) et les objets transneptuniens (c’est-à-dire dont l’orbite est située au-delà de celle de Neptune). La planétologie a ainsi acquis une nouvelle dimension et, avec l’annonce en 2016 de l’existence probable d’une neuvième planète, elle continue d’étendre ses frontières.

— Thérèse ENCRENAZ

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  • : directrice de recherche émérite au CNRS, Laboratoire d'études spatiales et d'instrumentation en astrophysique de l'Observatoire de Paris

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