Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

PLANTES GÉNÉTIQUEMENT MODIFIÉES ET RÉSISTANCE

Risques d'émergence de résistances

L’extension des cultures de P.G.M. engendre un risque d’apparition de résistances qui concernent, d’une part, les populations des ravageurs ciblés, et, d’autre part, celles des adventices traitées par les herbicides pour lesquels les P.G.M. sont tolérantes. De telles résistances sont déjà bien documentées pour les insecticides (chez plus de 500 espèces d’insectes), les fongicides (dans les populations de 250 espèces de champignons pathogènes) et les antibiotiques (chez 1 700 espèces de bactéries). Elles constituent une adaptation du monde vivant à de nouvelles contraintes environnementales.

Maïs : dégâts par des insectes ravageurs - crédits : IRD

Maïs : dégâts par des insectes ravageurs

Noctuelle africaine, insecte ravageur du maïs
 - crédits : IRD

Noctuelle africaine, insecte ravageur du maïs

En effet, les toxines produites par les P.G.M. et les herbicides appliqués pour contrôler les mauvaises herbes exercent ce que l’on appelle des « pressions de sélection ». Ces dernières vont favoriser les individus porteurs de variations génétiques – appelées gènes de résistance – qui leur permettent de survivre aux protéines insecticides produites par les cultures Bt ou aux traitements herbicides dans les cultures de P.G.M. qui peuvent y résister. Les descendants de ces individus vont être surreprésentés à la génération suivante, assurant une augmentation en fréquence des gènes de résistance dans la population. Les individus résistants vont ainsi être de plus en plus nombreux au fil des générations, diminuant de ce fait l’efficacité et/ou l’intérêt des P.G.M. L’apparition de résistances aux herbicides dans les populations de mauvaises herbes ne diminue pas seulement l’intérêt des P.G.M. qui les tolèrent. Elle menace également à terme nos capacités à maîtriser ces mauvaises herbes dans toutes les cultures, que celles-ci soient transgéniques ou non. En effet, si ces résistances vont d’abord se manifester dans les champs de P.G.M., elles vont ensuite s’étendre – par la dispersion des graines et du pollen – dans des champs avoisinants contenant d’autres cultures.

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : directeur de recherche à l'Institut national de la recherche agronomique

Médias

Maïs : dégâts par des insectes ravageurs - crédits : IRD

Maïs : dégâts par des insectes ravageurs

Noctuelle africaine, insecte ravageur du maïs
 - crédits : IRD

Noctuelle africaine, insecte ravageur du maïs

Insectes ravageurs, mauvaises herbes et résistance - crédits : Encyclopædia Universalis France

Insectes ravageurs, mauvaises herbes et résistance