PLANTES GÉNÉTIQUEMENT MODIFIÉES ET RÉSISTANCE
Mesures de gestion des résistances
L’apparition de ces résistances peut être contrecarrée ou, au minimum, retardée, par différentes mesures de gestion. L’une d’entre elles, mise en place aux États-Unis et dans plusieurs autres pays comme l’Espagne pour gérer la résistance des ravageurs aux P.G.M. produisant des toxines de Bt, est la stratégie « forte dose/refuge ».
Cette mesure combine la culture de P.G.M., produisant d’importantes quantités de toxines, avec le maintien, au voisinage, de variétés non transgéniques. Ces parcelles de plantes conventionnelles sont appelées « zones refuges » car les insectes ravageurs peuvent s’en nourrir sans y succomber puisque ces variétés ne produisent pas de toxines de Bt. De tels refuges sont particulièrement importants car ils permettent de préserver un « réservoir » d’insectes sensibles. La proportion de zones refuges va directement influencer la vitesse de sélection : la vitesse d’apparition de la résistance sera d’autant plus faible que cette proportion sera importante. Mais, d’un autre côté, les ravageurs seront d’autant plus nombreux que l’on préserve des refuges, accentuant ainsi le risque de dégâts et donc de pertes de récolte. Aux États-Unis, la mise en place de zones refuges est obligatoire et leur superficie doit atteindre au moins 20 p. 100 des surfaces cultivées. Ce pourcentage correspond à un compromis entre la gestion de la résistance à long terme et la protection des cultures à court terme. De manière intéressante, l’Australie a fait un choix plus favorable à la gestion de la résistance d’un des ravageurs des cotonniers avec une proportion de zones refuges atteignant parfois 80 p. 100.
Des conseils de bonnes pratiques – travail du sol, diversité des dates de semis et des herbicides utilisés, rotation des cultures – ont été donnés aux agriculteurs pour limiter l’apparition de résistances au glyphosate dans les populations de mauvaises herbes. Toutefois, la culture des P.G.M. tolérantes aux herbicides n’a été encadrée par aucune mesure véritablement contraignante de gestion des résistances.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Denis BOURGUET : directeur de recherche à l'Institut national de la recherche agronomique
Médias