PLANTES GÉNÉTIQUEMENT MODIFIÉES ET RÉSISTANCE
Résistance des insectes aux toxines produites par les P.G.M.
L’augmentation des surfaces cultivées en P.G.M. produisant des toxines de Bt s’est accompagnée, dans plusieurs cas, de l’apparition de résistances dans les populations de ravageurs ciblés par ces toxines. Des individus résistants ont été détectés dans des populations naturelles ; ils concernent sept espèces d’insectes sur les quinze qui sont ciblées par ce type de P.G.M. Il faut toutefois préciser que ces résistances ne sont pas généralisées. En effet, elles sont cantonnées à quelques populations dans un ou plusieurs pays et les populations concernées recèlent encore de nombreux individus sensibles.
Le cas le plus spectaculaire est peut-être celui de la chrysomèle du maïs, Diabroticavirgiferavirgifera. Pour cet insecte, les cas de résistance sont apparus trois ans seulement après les premières cultures des maïs transgéniques produisant des toxines de Bt destinées à contrôler les attaques de ses larves. Cette apparition particulièrement rapide d’une résistance s’explique à la fois par une faible efficacité des toxines produites par ces maïs Bt, par une mise en place insuffisante des zones refuges et, probablement, par une fréquence initiale des gènes de résistance particulièrement élevée dans les populations de la chrysomèle du maïs.
Le cas de la pyrale du maïs, Ostrinianubilalis, quant à lui, suggère que la résistance peut être contrôlée de manière durable. Ce ravageur a été la cible des premiers maïs Bt cultivés aux États-Unis en 1996. Depuis la mise en culture de ces plantes génétiquement modifiées (qui incluent le maïs MON810 commercialisé par la firme Monsanto), les larves de ces papillons continuent d’être toujours aussi sensibles aux toxines de Bt auxquelles elles sont confrontées. L’absence de résistance dans les populations de ce ravageur pourrait être, au moins en partie, la conséquence d’une application réussie de la stratégie forte dose/refuge.
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Écrit par
- Denis BOURGUET : directeur de recherche à l'Institut national de la recherche agronomique
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