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PLASMODE

Masse de protoplasme visqueux, appartenant à des organismes singuliers, qui se rattachent, les uns aux bactéries (myxobactéries), les autres aux champignons (myxomycètes).

Les plasmodes de myxobactéries se rencontrent sur des milieux organiques humides (débris végétaux, sol moussu, etc.), sous l'aspect de masse gluante immobile, dotée d'une forme définie (vésicules, parfois attachées sur des pédicelles), contenant des inclusions non digérées et des bâtonnets ressemblant à des bactéries. Ils forment des spores.

Les plasmodes de myxomycètes se trouvent sur les sols de forêts humides, sous l'apparence de masses de protoplasme nu, mobiles grâce à des pseudopodes, et pouvant recouvrir des zones de quelques centimètres à deux ou trois décimètres de diamètre. On dirait une amibe géante, et l'affinité de ces plasmodes avec les protozoaires ou avec les champignons peut encore être discutée. Mais chaque plasmode contient des centaines de noyaux baignant dans un cytoplasme continu (structure cœnocytique), ainsi que des mitochondries et des vacuoles digestives. Les bactéries du sol constituent leur nourriture. Le cycle vital comporte aussi des phases flagellées et des zoospores.

Les plasmodes de myxomycètes ont servi de matériel d'étude pour les mouvements propres du cytoplasme. En effet, les pseudopodes y prennent souvent la forme de réseaux de canaux de calibres variés, qui sont le siège de pulsations à la fréquence d'environ une à la minute et variant avec la température, ainsi que de courants qui s'inversent par moments. Ces mouvements propres du cytoplasme (rendus spectaculaires par le cinéma accéléré) pourraient être liés au transport des substances dans le plasmode. En outre, les plasmodes présentent divers mouvements orientés par rapport à un stimulus (tactismes), rendus possibles par une protéine cytoplasmique contractile : c'est ainsi qu'ils fuient les fortes lumières (phototactisme négatif) et sont attirés par les zones de températures voisines de 30 à 35 0C, alors qu'ils évitent les températures supérieures (thermotactisme positif ou négatif) ; ils répondent aussi à des différences d'humidité ou d'acidité.

— Jacques DAUTA

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