PLASTES
Autres types de plastes
Les leucoplastes
Les leucoplastes se trouvent principalement dans les tissus des végétaux chlorophylliens qui ne sont pas atteints par la lumière. Toutefois, de nombreux épidermes ne renferment que des leucoplastes. Ce sont des organites cytoplasmiques sans pigments, légèrement plus réfringents que le cytoplasme dont ils suivent les mouvements en se déformant constamment. Leur aspect rappelle, en plus grand, celui des mitochondries. Comme ces dernières, ils sont très fragiles et notamment très altérables par les fixateurs acides ou alcooliques. Ils n'ont pas de formes bien définies.
À l'aide de la microscopie électronique, on les voit limités par deux membranes, comme les chloroplastes. La membrane interne émet dans le stroma des crêtes analogues à celles des mitochondries. Le stroma renferme généralement des globules lipidiques. Dans la plupart des espèces et des tissus, les leucoplastes accumulent des grains d'amidon disposés dans des enclaves du stroma comme chez les chloroplastes. Il est souvent possible de réaliser expérimentalement la transformation de leucoplastes en chloroplastes.
Les chromoplastes
Les chromoplastes sont caractérisés par leur richesse en pigments caroténoïdes (carotènes, xanthophylles...) qui peuvent subsister seuls ou masquer les chlorophylles. On les trouve surtout dans les pièces florales colorées en rouge clair ou en jaune, dans les fruits de ces mêmes couleurs, mais aussi dans certaines tiges, feuilles et même racines (carotte).
Ils ont été longuement étudiés sur le vivant, notamment par A. Guilliermond qui en a distingué plusieurs catégories d'après l'état physique des pigments : diffus ou dissous dans des gouttelettes lipidiques (pétales de tulipe, baies d'asperge) cristallisés (carotte, tomate), fixés sur des structures fibrillaires (piment, pétale d'Amaryllis lutea).
La microscopie électronique a confirmé ces distinctions et a permis de retrouver les deux membranes limitantes, l'interne formant de rares crêtes, dans le stroma. Ce dernier est très appauvri dans les chromoplastes ayant achevé leur différenciation. Dans le type à pigments dissous (Ranunculus, A. Frey-Wyssling et E. Kreutzer ; Spartium, A. Nougarède), le stroma s'est considérablement enrichi en globules lipidiques chargés du pigment (fig. 11). Dans le piment (Capsicum annuum) se forment des aiguilles lipidoprotéiques qui paraissent fixer le carotène à leur surface et s'assemblent en faisceaux semi-rigides.
La différenciation des chromoplastes est en général accompagnée du vieillissement de l'ensemble de la cellule. Les plastes eux-mêmes présentent des signes de dégénérescence. Cette évolution est précédée ordinairement d'une phase d'amylogenèse intense, puis l'amidon est hydrolysé et les pigments s'accumulent. Cette différenciation est, sauf exceptions très rares, irréversible.
Les chromoplastes résultent habituellement de la différenciation secondaire de chloroplastes ou de leucoplastes, alors que les chloroplastes et les leucoplastes proviennent typiquement de l'évolution directe de précurseurs présents dans les cellules des points de croissance (méristèmes), appelés proplastes (fig. 12). Ces derniers ont des dimensions, une infrastructure et des propriétés très voisines de celles des mitochondries. Ils présentent la même fragilité et s'altèrent de la même manière par « cavulation ». Ils sont limités par deux membranes dont l'interne émet des crêtes dans le stroma. La différenciation en leucoplastes est relativement simple : le plaste s'accroît, ce qui le distingue de mieux en mieux des mitochondries ; le stroma acquiert des globules lipidiques, très souvent des grains d'amidon, et les crêtes grandissent plus qu'elles ne se multiplient, contrairement à celles des mitochondries (fig. 13 et 14).[...]
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Écrit par
- Roger BUVAT : professeur honoraire à la faculté des sciences, université d'Aix-Marseille
- Gérard LEDOIGT : docteur ès sciences, professeur à l'université de Clermont-II
Classification
Médias
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