- 1. Une plasticité cérébrale évidente
- 2. Les cartes cérébrales éclipsent la plasticité
- 3. Des preuves à l’appui de la plasticité cérébrale
- 4. Hypothèses et mécanismes de la plasticité cérébrale
- 5. La ou les plasticités ?
- 6. L’exploration de la plasticité cérébrale : perspectives médicales
- 7. Perspectives éducatives
- 8. Bibliographie
PLASTICITÉ CÉRÉBRALE
La ou les plasticités ?
On peut différencier, parmi les événements neuraux plastiques, ceux qui relèvent de la plasticité développementale, de la plasticité adaptative et de la plasticité réparatrice. La plasticité touche tous les registres, sensoriels, moteurs et cognitifs.
La plasticité développementale concerne l'ontogenèse. Elle désigne, sous l'action conjuguée des facteurs génétiques et épigénétiques, les événements de la neurogenèse – processus développemental complexe aboutissant à la formation des réseaux du système nerveux en impliquant prolifération, migration et différenciation cellulaire à partir d’une cellule souche neurale – et de la synaptogenèse – formation des synapses – au cours du développement embryonnaire puis de la croissance chez l'enfant.
Il est désormais établi que le neurodéveloppement comme la synaptogenèse se déroulent tout au long de la vie, mais que leur étendue varie en fonction de l’âge, schématiquement selon deux grandes phases.
La première moitié de la vie utérine (8e-25e semaine) est une période de production des neurones à partir de cellules précurseurs formées durant la période précédant leur migration vers les crêtes neurales. Les neurones se forment dans la couche ventriculaire, migrent vers leur position définitive, et élaborent leurs connexions primitives (dendrites et axones). La seconde phase, qui débute ensuite, est une période de croissance et de différenciation cellulaires, très intenses, qui se poursuit pendant les premières années de vie et à l’adolescence. Elle est caractérisée par la coexistence de ces phénomènes de croissance (croissance neuronale, dendritique et synaptogénèse), et de phénomènes régressifs (mort neuronale programmée et disparition de collatérales axonales et de synapses). Le développement anatomique en période postnatale peut être suivi par les techniques d’imagerie.
La plasticité développementale comprend des processus de maturation qui supposent une interaction avec le milieu, par exemple lors du développement des fonctions sensorimotrices. Si le facteur génétique est ici essentiel, cela n'implique pas que la mise en place de tous les réseaux soit sous le seul contrôle de l'information génétique. Nombre de données expérimentales permettent d’aborder ces phénomènes.
Au cours de l’embryogenèse et chez le fœtus, la consommation de certains toxiques crée des dommages irréversibles. En ce qui concerne le développement du système visuel chez l’enfant, il est patent qu’à la suite d’une absence de vision binoculaire dans les premiers mois ou années les entrées visuelles en provenance d’un œil cessent d’être efficientes (amblyopie). Un manque de stimulation de l’œil par la lumière chez les jeunes atteints de cataracte peut aussi conduire à la cécité…
La plasticité adaptative concerne les modifications qui sont induites par l'expérience, événements intervenant après que le développement et la croissance ont eu lieu. Il s'agit de comprendre les mécanismes nerveux à l'échelle moléculaire et systémique responsables des transformations durables du comportement. Elle correspond à des phénomènes d'apprentissage et de mémoire, par exemple aux modifications des cartes corticales suite à l'apprentissage. Si la PLT et la DLT sont considérées comme les types de plasticité synaptique associés à la mémoire, une autre forme de plasticité dépendante de l’expérience impliquerait des modifications de l’excitabilité neuronale (plasticité intrinsèque).
Si l’excitabilité est augmentée, le neurone répondra plus facilement à un potentiel d’action présynaptique. Inversement si elle diminue, cela se traduira par un changement de la fréquence à laquelle le neurone déchargera. Cette plasticité intrinsèque participerait à l’adaptation et aux changements de l’excitation[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Jean-Claude DUPONT : professeur des Universités (histoire et philosophie des sciences) à l'université de Picardie Jules Verne, Amiens
Classification
Médias
Autres références
-
LANGAGE ACQUISITION DU
- Écrit par Michèle KAIL
- 4 950 mots
- 3 médias
...rapidement évoquées sont celles de savoir comment le cerveau se spécialise pour le langage, comment s’organisent progressivement les localisations cérébrales et comment s’exerce la plasticité cérébrale, questions qui exigent, entre autres, le recours à des études longitudinales en imagerie cérébrale. -
AUTISME ET TROUBLES DU SPECTRE DE L'AUTISME
- Écrit par Catherine DOYEN
- 6 809 mots
...car des formes d’autisme sont liées au chromosome X et les garçons, qui n’en ont qu’un seul, seraient plus sensibles à une altération de celui-ci. La plasticité cérébrale serait également dépendante du sexe et, enfin, le repérage pourrait être moins efficace chez les filles avec autisme, qui « camoufleraient... -
BATES ELIZABETH (1947-2003)
- Écrit par Michèle KAIL
- 436 mots
Elizabeth Bates, nommée professeur de psychologie en 1983 à l’université de Californie à San Diego, est cofondatrice, en 1988, du premier département de sciences cognitives aux États-Unis. Elle y crée et dirige le prestigieux Center for Research in Language.
En trente années, Liz Bates a produit...
-
CERVEAU ET MUSIQUE
- Écrit par Séverine SAMSON
- 1 030 mots
Identifier les zones du cerveau qui traitent la musique et préciser leur rôle respectif dans la perception, la mémoire, les émotions et la pratique musicale font l’objet de nombreux travaux en neuroscience de la musique. C’est à partir de l’observation des patients présentant des lésions cérébrales...
- Afficher les 15 références