PLOMB
Les composés organiques du plomb
Les composés organiques du plomb renferment, par définition, au moins une liaison plomb-carbone. De nombreux travaux leur ont été consacrés, en raison de leur importance industrielle.
La chimie organique du plomb est marquée par les dimensions de l'atome : ainsi les liaisons sont relativement longues et faibles, ce qui confère aux organoplombiques une stabilité thermique inférieure à celle de leurs homologues siliciés, germaniés ou même stanniques ; on note cependant, d'une manière générale, une bonne stabilité à l'hydrolyse ou à l'action de l'oxygène atmosphérique. À la différence du carbone, on ne connaît pas de liaisons multiples faisant intervenir un atome de plomb. La présence d'orbitales p vacantes ouvre des possibilités de coordinations ou de liaisons du type dπ-pπ.
Préparations et propriétés
Les dérivés tétra-organoplombiques, d'une importance économique qui a été considérable, sont préparés au stade industriel à partir d'un alliage sodium-plomb et d'halogénure organique, en présence de catalyseurs :
Le plomb formé au cours de la synthèse est recyclé. D'autres méthodes ont été également utilisées, notamment l'électrolyse de combinaisons organomagnésiennes avec une anode en plomb.Au niveau du laboratoire, il est préférable d'utiliser un halogénure de plomb divalent :
Dans certaines conditions, cette méthode conduit également à des composés diplombiques (enchaînement Pb-Pb). La pyrolyse des tétra-organoplombs constitue une source de radicaux libres : c'est à partir du tétra-méthylplomb que fut, pour la première fois, démontrée l'existence de ces espèces (1928).L'action des halogènes ou des hydracides halogénés permet d'accéder aux halogénures R3PbX ou R2PbX2, très utiles pour des synthèses ultérieures. RPbX3 n'est pas stable et se décompose spontanément en halogénures RX et PbX2.
Les hydroxydes R3PbOH sont facilement obtenus à partir des halogénures ; ce sont des bases fortes. On peut également atteindre les hydrures R3PbH, réducteurs puissants et très instables.
De nombreux autres types d'organo-plombiques sont connus.
Il faut enfin signaler que les composés du plomb divalent, souvent postulés comme intermédiaires réactionnels, n'ont pas été isolés et semblent extrêmement réactifs et instables.
Applications
Le tétraéthylplomb et le tétraméthylplomb ont connu une application très importante comme additifs antidétonants des essences. Cependant, l'amélioration de la qualité des carburants et les efforts en vue de réduire la pollution atmosphérique, notamment par l'emploi de systèmes catalytiques incompatibles avec les additifs au plomb, ont entraîné la disparition totale de leur emploi aux États-Unis, au Japon et en Europe. Par ailleurs, il ne faut pas oublier que les utilisations des organoplombiques sont limitées par leur forte toxicité (pour l'homme et pour l'eau).
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Écrit par
- Claude FOUASSIER : ancien élève de l'École normale supérieure, docteur ès sciences, directeur de recherche au C.N.R.S.
- Michel PÉREYRE : professeur à l'université de Bordeaux-I, directeur de recherche au C.N.R.S.
- Michel RABINOVITCH : ingénieur géologue
- Jean-Louis VIGNES : professeur d'université à l'I.U.F.M. de Créteil, chercheur au Centre d'études de chimie métallurgique (C.N.R.S.)
Classification
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Autres références
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