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ATRA-HASIS POÈME D'

Œuvre rédigée en langue akkadienne, qui comptait quelque 1 250 vers à l'origine et qui présente un réel effort de réflexion sur la création et sur le destin de l'homme (cf. traduction in R. Labat, Les Religions du Proche-Orient, Paris, 1970). Elle fut rédigée en Babylonie, peut-être au ~ xviie siècle ; mais, malgré le grand nombre de témoins qu'on en possède et dont les plus récents datent du ~ viie siècle, le texte en reste, encore aujourd'hui, lacuneux, d'autant que des remaniements importants sont intervenus entre ces deux dates.

À l'origine, Anu, Enlil et Enki se partageaient le monde ; les autres dieux, en revanche, étaient soumis à un travail harassant. Excédés, ils brûlèrent leurs outils et firent le siège du palais d'Enlil, le maître de la Terre. Pour apaiser les esprits, tous décidèrent de créer l'homme, pour qu'il prenne leur place. Aidée des conseils d'Enki, le dieu sage, une déesse mère le modèle avec de l'argile et du sang d'un dieu mis à mort. Mais l'humanité prospère tellement que son bruit importune Enlil. Par trois fois, celui-ci décide sa destruction, par la peste ou la famine. Par trois fois, Atra-hasis (l'Infiniment Sage), un roi humain, déjoue ses plans, avec la complicité d'Enki, resté favorable à sa création. C'est encore grâce à ce dernier qu'Atra-hasis échappe au déluge qui noie l'univers, avec sa famille et les bêtes qu'il a embarquées. Les dieux, reconnaissant leur erreur, décident alors de laisser renaître une nouvelle humanité.

Les sources écrites de ce poème sont inconnues ; tout au plus remarque-t-on la parenté étroite avec un récit du déluge en sumérien et le déluge de L'Épopée de Gilgamesh, qui s'en est peut-être inspirée. Les éléments qu'il met en œuvre paraissent appartenir plus simplement à une tradition du Proche-Orient, dont on trouve l'écho au début de l'Ancien Testament.

— Daniel ARNAUD

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Écrit par

  • : directeur d'études à l'École pratique des hautes études (section des sciences religieuses) Paris

Classification

Autres références

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