POÈME, Parménide Fiche de lecture
Un texte fondateur
Symptôme en même temps que texte capital, le Poème de Parménide a été dès l'Antiquité l'enjeu de luttes farouches. Mentionnons au moins l'appropriation platonicienne en vue d'une philosophie de l'Un et l'appropriation des ontologies modernes, avant tout celles inspirées par les lectures heideggériennes, dissociant l'être de l'étant et faisant de Parménide le penseur de l'impensé de toute la métaphysique qui suivra. L'être supposé pensé et dit par Parménide en son Poème n'est-il qu'un effet de langue (la langue grecque) ou est-il bien le fond impensé de toute ontologie ? Les débats ne sont pas près d'être clos. Reste à entendre l'énigme de fragments, tel le quatorzième qui dit : « Lumineuse la nuit, errante autour de la Terre, lumière d'ailleurs » (traduction B. Cassin), ce que J. Beaufret préférait traduire « Claire dans la nuit, autour de la Terre errante, lumière d'ailleurs ». D'un côté la Lune, de l'autre l'énigme de l'Être. Poésie, philosophie, philologie se rencontrent et s'affrontent face à des paroles toujours et encore à méditer.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Francis WYBRANDS : professeur de philosophie
Classification
Autres références
-
CROYANCE
- Écrit par Paul RICŒUR
- 11 987 mots
...mineur d'opiner. Là est la source de la double évaluation philosophique de la croyance (nous dirons désormais : croyance-opinion et opiner-juger). Dès le Poème de Parménide, dont il ne nous reste que des fragments, l'opinion est mise en jugement et condamnée : elle est comme le contre-pôle « du... -
ONTOLOGIE
- Écrit par Paul RICŒUR
- 15 658 mots
- 1 média
-
PARMÉNIDE (VIe-Ve s. av. J.-C.)
- Écrit par Clémence RAMNOUX
- 2 238 mots
- 1 média
Grâce à Simplicius, on possède une suite de soixante et un vers du premier discours ontologique de l'Occident ; assez de textes par ailleurs, notamment grâce à Sextus Empiricus, pour se faire une idée de la construction du poème. Cet ensemble fut composé pour être appris et récité, par transmission... -
RIEN (philosophie)
- Écrit par Jean GREISCH
- 1 252 mots
« Non, rien de rien, non, je ne regrette rien... » : tout le monde, ou presque, connaît la chanson d'Édith Piaf. Quel sort les penseurs doivent-ils réserver au « rien » ? S'agit-il d'un signifiant vide, indicible et impensable, voire d'une puissance de mystification, qui entraîne la ...