SCALDIQUE POÉSIE
Variantes
L'âge d'or de la poésie scaldique se situe entre le ixe et le xiie siècle. D'abord purement païenne, elle fait, après la christianisation, un effort pour éliminer des kenningar noms des dieux et références aux mythes, ce qui lui confère, un temps, une plus grande simplicité, puis, au xiie siècle, en vertu d'un mouvement général de retour aux sources, on assiste à une réactivation de l'ancien style. Outre les noms déjà cités, il faut mentionner la Glymdrápa de Thorbjörn hornklofi et le Hákonarmál d'Eyvindr skáldaspillir, tous deux Norvégiens. Parmi les Islandais, il faut nommer Egill Skallagrímsson, le plus grand de ces poètes, capable d'éblouissante virtuosité (Höfud–slausn), de lyrisme bien sonnant (pour déplorer la disparition d'un ami cher : Arinbjarnarkvid–a) et d'un pathétique d'une force tragique poignante dans le Sonatorrek où il lamente la perte irréparable de ses fils ; les scaldes amoureux Kormákr Ögmundarson (xe s.), Hallfred–r Óttarsson (xie s.), Thormód–r Kolbrúnarskáld et Gunnlaugr Ormstunga ; puis, parmi la légion des poètes de cour, avant tout Sighvatr Thórd–arson (env. 995-1045), dont les Strophes lyriques (Bersöglisvísur) sont un des sommets du genre, ainsi que Thjód–ólfr Arnórsson et Arnórr Thórd–arson. Un chrétien, Einarr Skúlason, compose en 1153 un autre chef-d'œuvre à la mémoire de saint Olaf, le Geisli. Le genre entre en décadence dès le xiiie siècle, et, quoique les grands Sturlungar, Snorri Sturluson, Sturla Thórd–arson et son frère Óláfr, et Jón Murti Egilsson soient de bons scaldes, l'esprit de la poésie scaldique semble perdu. Il survivra partiellement dans les rimur, sortes de ballades populaires islandaises qui feront florès jusqu'à la fin du Moyen Âge.
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Écrit par
- Régis BOYER : professeur émérite (langues, littératures et civilisation scandinaves) à l'université de Paris-IV-Sorbonne
Classification
Autres références
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EDDAS
- Écrit par Régis BOYER
- 3 899 mots
... siècle et le plus grand écrivain de l'île, « historien », auteur de sagas, poète et pédagogue, entreprend, à l'usage des jeunes scaldes, de composer une sorte de manuel ou de poétique. La poésie scaldique, en effet, ne pouvait exister sans l'utilisation de métaphores extrêmement... -
EDDAS (anonyme) - Fiche de lecture
- Écrit par Régis BOYER
- 849 mots
On appelle Edda poétique (ce terme admet diverses étymologies, la plus probable renvoyant à l'idée de composer de la poésie) un recueil d'une trentaine de poèmes rédigés selon les règles contraignantes de la poétique scaldique (poésie scandinave), dus à des Islandais mais certainement fondés sur... -
EGILL SKALLAGRÍMSSON (910 env.-990)
- Écrit par Encyclopædia Universalis
- 316 mots
Poète islandais né vers 910 à Borg, mort en 990 à Mosfell.
Egill Skallagrímsson est l'un des plus grands scaldes (poètes) islandais. Sa vie mouvementée et son œuvre poétique sont rapportées dans La Saga d'Egill, fils de Grímr le Chauve (vers 1220), attribuée à Snorri Sturluson...
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ISLANDE
- Écrit par Régis BOYER , Maurice CARREZ , Encyclopædia Universalis , Édouard KAMINSKI , Lucien MUSSET et Claude NORDMANN
- 16 397 mots
- 12 médias
Née en même temps sans doute que les textes les plus anciens du genre eddique, et qu'elle soit littérature magique, funéraire ou destinée à célébrer un grand de ce monde, la poésie scaldique semble spécifiquement scandinave. Encore qu'elle ait pu exister dès le vie siècle, elle n'est... - Afficher les 8 références